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Un outsider ?
Pendant longtemps, le disque dur a été l'élément le plus lent d'un PC, et celui qui progressait le moins vite technologiquement parlant. Il fallait trouver autre chose, et c'est là que les SSD sont arrivés. Après avoir testé le dernier né de chez Crucial, m4 destiné aux utilisateurs les plus exigeants, nous allons nous attarder sur un SSD plus grand public réalisé par Sandisk. Acteur très actif du marché de la mémoire flash, ce constructeur est plus connu par sa large gamme de cartes mémoire pour appareil photo — notamment — que par ses SSD. Pourtant, avec son Ultra, il cherche à montrer qu'il peut être là où on ne l'attend pas forcement. Alors, défi relevé ?

Fiche technique

Le Ultra affiche des caractéristiques techniques suivantes:
  • Capacité 120 Go (modèles de 60, 120 et 240 Go disponibles)
  • Capacité non formatée réelle : 111,8 Go
  • Contrôleur : SandForce SF-1222
  • Interface : SATA 2 — 3 Gbps
  • Lectures séquentielles : 280 Mo/s
  • Écritures séquentielles : 270 Mo/s
  • Consommation : 0,43 W
  • Température de fonctionnement : 0°C - 60°C
  • Résistance au choc : 1500G @ 0,5 m/sec
  • Garantie : 3 ans
  • Prix : 140 €uros

Déballage

Vu la faible taille et la légèreté du SSD, il n'y a pas de surprise à recevoir une toute petite boite estampillée Sandisk.


Petite boite pour grosse capacité

Un non bundle

Le SSD est simplement accompagné d'un petit livret pour l'installation, on ne peut donc pas appeler ça à proprement parler un bundle. On a donc un packaging qui se rapproche de ce qu'on trouve pour les disques durs OEM : les vis de fixation ne sont même pas fournies.

On peut maintenant regarder l'Ultra d'un peu plus près :


Le SSD recto verso

Si le dessus de ce SSD ne nous apprend rien, le dos est plus intéressant. En effet, l'étiquette présente 2 informations importantes :
  • Le modèle et la capacité du SSD, qui confirme bien ce qu'il y a sur l'emballage
  • La tension et l'intensité de fonctionnement : 1 A sous 5 V, ce qui représente une consommation de 5 W
En revanche, on ne trouve pas de mention de la version du firmware comme on avait vu sur le m4 de Crucial. Il est temps de passer maintenant à la mise en place.

Installation

L'ultra installé
La mise en place d'un tel produit à l’intérieur de la tour est simple, à la condition d'avoir un emplacement 2,5" disponible, ce qui n'est le cas que dans les boitiers récents. Notre boitier haut de gamme Lian Li V1020 dispose bien entendu de tels emplacements. Pour les tours moins bien pourvues à ce niveau, il existe heureusement des kits de montage pour emplacement 3,5", pour une dizaine d'euros. Il serait dommage de laisser trainer au fond du boitier un tel produit.

Électriquement, rien ne distingue un SSD d'un disque dur SATA. Il faudra donc brancher un câble d'alimentation SATA ainsi qu'un câble SATA. On pourra se contenter du SATA 2, car ce SSD ne supporte pas le SATA 3. Comme notre carte mère est équipée des 2 types de ports, on procédera à une comparaison lors des tests.

Un peu de technique

Il y a de nombreux acronymes qui gravitent autour du terme SSD : que ce soit SATA, AHCI, mais aussi IDE et un faux ami, TRIM. Pour partir du bon pied, voyons un peu ce que ces différents termes veulent dire, afin de lever toute confusion.
  • ATA : Advanced Technology Attachment. Cette technologie est en fait apparue en 1986, inventée par Western Digital pour gérer les disques durs sous le nom d'IDE (Integrated Drive Electronics), avant d'être normalisée sous le nom ATA. Pas moins de 9 révisions de cette norme se sont succédé, numérotées de ATA 0 (IDE) à ATA 8 (à peine implémentée). Les plus notables sont l'ATA 3, qui a introduit les fonctionnalités SMART de diagnostic de disque dur, l'ATA 5, qui a permis d'obtenir des débits théoriques de 66 Mo/s grâce à des câbles de 80 broches, et bien sûr l'ATA 7, qui a introduit sa remplaçante, le SATA. L'ATA utilisant un bus parallèle, contrairement au SATA, qui utilise un bus série, elle a été renommée en PATA pour éviter les mélanges.
  • SATA : Serial Advanced Technology Attachment. Cette norme, apparue en 2003 pour permettre des débits plus importants que la norme PATA, via l'utilisation d'un bus de données série, est maintenant ultra répandue. Cette norme spécifie 2 choses :
    • La forme des connecteurs d'alimentation, ainsi que leur brochage. Exemple : le 12 V est distribué sur les broches n° 13, 14 et 15.
    • La forme des connecteurs de données, ainsi que leur brochage. Les broches 2 et 3 sont utilisées pour l’émission de données depuis le disque, tandis que les broches
      5 et 6 sont utilisées pour la réception de données depuis la carte mère.
    IDE Vs AHCI
  • AHCI : Advanced Host Controller Interface. Cela concerne les contrôleurs SATA, placés sur les cartes mères ou intégrés aux chipsets, qui fonctionnent soit en mode "IDE", pour être compatible, soit dans ce nouveau mode plus moderne, seul moyen d'obtenir les performances présentées sur les fiches techniques des constructeurs de SSD. Ce mode, à paramétrer dans le BIOS de la carte mère, permet en fait d'utiliser des fonctionnalités avancées du SATA, comme notamment le NCQ et le TRIM. Il faut aussi des drivers et un OS adapté. Windows 7 gère ça très bien, tout comme les autres systèmes récents.
  • NCQ : Native Command Queue. Plutôt que de laisser le système d'exploitation décider dans quel ordre le HDD/SDD doit faire ses opérations, c'est le périphérique lui-même qui décide de l'ordre dans laquelle la file de commande (Command Queue) va être exécutée. Cela a notamment un impact très positif quand les demandes d'accès en parallèle sont nombreuses
  • TRIM : ce n'est pas un acronyme, mais le nom de la commande qui permet d'indiquer à un SSD quels sont les blocs à effacer. Cela permet un maintien des performances pour toute la durée de vie de ce type de support de stockage. Il faut que l'AHCI soit activé, mais qu'en plus le firmware du SSD le supporte, ce qui est maintenant quasiment toujours le cas. Il y a cependant des situations particulières, notamment lors de l'utilisation en RAID où cette commande n'est parfois pas gérée
Passons maintenant à la partie la plus importante, les tests !

Protocole de tests


Configuration de test

La configuration est celle utilisée dans bon nombre de tests parus dans nos colonnes, à savoir :
La carte mère est équipée de ports SATA 2 gérés par le chipset Intel P55, et de ports SATA 3 gérés par un contrôleur additionnel Marvell SE9128.

Performances théoriques

Un outil de benchmark spécialisé SSD
Nous allons nous intéresser dans un premier temps aux chiffres basiques d'un SSD, à savoir ses performances en lecture et écriture. Pour ce faire, le logiciel AS SSD Benchmark est tout indiqué : il réalise les mesures rapidement, en lecture et en écriture en une seule fois et est, comme son nom le suggère, spécifiquement destiné aux benchmarks de SSD. Différentes configurations vont être passées au crible :
  • Ultra branché sur un port SATA 2, en mode IDE
  • Ultra branché sur un port SATA 3, en mode AHCI, driver Microsoft
  • Ultra branché sur un port SATA 3, en mode AHCI, driver Marvell 1.0
Pour chacune, on lance le benchmark 3 fois de suite, et on présente les moyennes de ces 3 passes. On rappellera les meilleurs scores obtenus par le m4 Crucial pour voir la différence.

Indice de performance Windows

5,9 en indice DD = 5,9 indice PC...
Une fois la meilleure configuration déterminée, on va cloner Windows sur le SSD, on va regarder l'indice de performance Windows, qui est une valeur comprise entre 1,0 et 7.9. Il est composé en fait de plusieurs sous indices, dont un spécifiquement calculé sur les performances du « disque dur principal ». En général, sur tous les PC équipés de disques durs classiques, il est entre 5 et 6, alors que la valeur maximale possible est 7,9. Hors, Windows aligne l'indice global de performance sur valeur du sous-indice le plus faible. Comme bien souvent, c'est le disque dur qui est l’élément le plus lent, l'indicateur de performance du PC est en fait celui du disque dur. L'Ultra va-t-il permettre d'améliorer significativement les choses ?

Temps de chargement

On va également étudier le temps de chargement de niveaux ou de sauvegardes de plusieurs jeux, avec un chronomètre. Cela induit forcément un biais dans la mesure, car le début et la fin de la mesure sont définies par l'appui d'un humain sur le bouton, mais il n'y a pas vraiment de moyen de faire autrement, et il existe très peu de benchmarks pratiques se concentrant sur cet aspect des performances. On fera les mesures plusieurs fois, en quittant le jeu à chaque fois, et on présente la moyenne.

Résultats


Tests théoriques SATA



ConfigurationLect. séq. (Mo/) Lect. 4K (Mo/) Lect. 4K 64 threads (Mo/)temps d'accès Lect (ms) Ecr. séq. (Mo/) Ecr. 4K (Mo/) Ecr. 4K 64 threads (Mo/)temps d'accès Ecr (ms) Score global
SATA / IDE262,5720,47 24,41 0,0905173,7242,46557,8950,2045 230,5
SATA / AHCI / driver Marvel 212,9115,66128,71 0,17114,1238,7498,790,299 400
SATA 3 / AHCI / driver Microsoft 213,4915,58130,790,17 113,7438,15 99.65 0,30 406
Crucial m4 128 Go SATA / AHCI / FW009 / driver Microsoft404,6721,42226,220,08191,4541,39147,01 0,2 640

Il y a plusieurs points à aborder dans le cadre des nombreuses mesures faites en SATA.

Tout d'abord, commençons avec le fait que les performances en séquentiel annoncées par le constructeur ne sont pas atteintes : On reste 100 Mo/s derrière, ce qui est énorme, et nous allons essayer d'en savoir plus.

Ensuite, on remarque une nette différence entre l'IDE et l'AHCI. La différence est liée pour une bonne partie à la gestion du NCQ, présente dans l'AHCI. Cela donne de bien meilleurs score au benchmark 4K - 64 threads, où il y a de très nombreuses commandes envoyées en même temps. Un petit tour dans le BIOS et le tour est joué, à condition d'avoir un OS récent.

On notera que le temps d'accès est globalement invariant, avec 0,17 ms en lecture et 0,3 ms en écriture, ce qui est vraiment bon. Rappelons que les meilleurs disques durs ont des temps d’accès de l'ordre de la petite dizaine de ms. Cela fait partie des gros avantages des SSD.

Et on conclura sur le fait que les chiffres obtenus par l'Ultra sont un net cran en dessous du m4, mais cela n'est pas franchement une surprise.

Dans les autres tests, on utilisera l'Ultra branché sur un port SATA avec l'AHCI et avec les drivers Microsoft, comme c'est cette configuration qui donne les meilleurs résultats.

Tests pratiques : indicateur de performance Windows

7,2 : un net progrès par rapport à un disque dur classique !
Il suffit de lancer l'indicateur de performances pour que le résultat parle de lui-même, comme on peut le voir sur la capture ci-contre. L'Ultra fait décoller le score du sous-système de disque dur vers la note de 7,2. Le score global passe également à cette valeur, car il s'aligne sur le plus faible, qui est en fait celui de l'Ultra mais aussi, plus surprenant, celui de la carte graphique. Mais plus que le score, c'est la réactivité de la machine qui augmente. Les applications s'installent plus vite, et se lancent plus vite. Voyons maintenant l'impact sur les jeux.

Tests pratiques : temps de chargements des jeux

Les résultats sont synthétisés dans le tableau suivant :

Jeu HDD (s) SDD (s) Gain (%)
Stalker 12,6 10,78 14,4
Metro 2033 3,5 3,2 8,5
Portal 2 12,8 11,33 11,48

Les chargements sont de 8,5 à 14,4 % plus rapides, et on le ressent dans le jeu, même sans chronomètre. Ces gains sont variables suivant le jeu, car il ne faut pas oublier que lors du chargement, les données viennent certes de l'espace de stockage, mais il faut aussi les traiter : le CPU et le GPU ainsi que la RAM sont aussi mis à contribution, et certaines opérations sont donc incompressibles en terme de temps d’exécution, peu importe les débits.

A l'usage

Après plusieurs semaines passées en compagnie de l'Ultra, il est temps de faire le bilan de ce SSD.

Côté performances par rapport à disque dur, cela donne un certain coup de fouet à la machine. Windows est plus réactif, les jeux se chargent plus vite. Sans compter qu'un SSD est silencieux, peu encombrant et n'a aucune pièce mobile. Un tel produit requiert, pour vraiment en profiter, d'avoir une carte mère tirant partie de l'AHCI.

Il ne faut cependant pas se voiler la face. Avec son contrôleur limité au SATA2, Sandisk ne peut prétendre jouer dans la même cours que Crucial, OCZ et autre Corsair. Le m4 testé précédemment dans nos colonnes est un net cran au-dessus. Plus gênant, les performances affichées sur la fiche technique n'ont jamais été atteintes lors de nos différents benchmarks. Problème avec la configuration de test, ou spécifications un peu optimistes, cela est difficile à dire.

Conclusion

Au final, l'Utra se classe dans la moyenne de ce qu'on peut attendre d'un SSD en SATA 2. On bénéficie des avantages de la technologie, sans en tirer cependant le maximum. Son public sera plutôt les amateurs de silence plutôt que les fous de performances. Le tarif n'est pas exagéré, mais comme il suffit de rajouter 30 euros pour avoir un Crucial m4, Sandisk pourrait être plus agressif sur les prix et offrir un bundle un peu plus complet, comme notamment les vis de fixation.


par Xpierrot Commenter
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