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frontlinesfuelofwar_011.jpg2007 fut l’année de S.T.A.L.K.E.R., Bioshock, Call of Duty 4 : Modern Warfare, Crysis, Unreal Tournament III… De quoi faire jubiler les adorateurs tous azimuts du jeu pc phare : le FPS. Plus blockbusters les uns que les autres, tous les goûts et tous les coups furent permis, à tel point qu’il sera difficile tant leur niveau d’excellence de les mettre chacun au panthéon des meilleurs jeux de tir à la première personne. Frontlines : Fuel of War, créé par les développeurs du mode Desert Combat pour Battlefield 1942 et annoncé depuis plus d’un an à grands renforts de marketing englobant captures d’écran par centaines ainsi que des vidéos illustrant les phases du jeu et vantant ses « nouveautés », laissait penser que le même succès acquis pour les jeux de la fin 2007 serait au rendez-vous. Voyons ça de plus près !

Il était une fois…

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Bienvenue devant les lignes de front
…un scénario en bois, à la manière de Call of Duty 4 : Modern Warfare et Soldier of Fortune Payback dont je vous parlais il y a quelques mois lors des tests. A mon grand désespoir, c’est re belote ici. On pourrait trouver un semblant d’authenticité avec notre monde contemporain, étant donné que le conflit oppose deux coalitions, suite à une hausse démesurée du baril de pétrole. On serait dès lors amené à penser à une trame à la MAD Max avec la rareté de l’or noir et les combats sans merci engagés pour en obtenir la moindre goute, mais ne vous réjouissez pas trop vite car la niaiserie et les clichés sont encore au garde à vous dans Frontlines. Pour résumer : qui dit hausse du baril de pétrole dit augmentation des dépenses énergétiques, pénurie, et par conséquent, crise mondiale. Comme si cela ne suffisait pas, les « scénaristes » ont introduit la grippe aviaire faisant des ravages, s’ensuit une crise de famine plus importante que jamais en Afrique. Pour résoudre les problèmes d’une manière radicale, les gouvernements s’allièrent pour former d’un côté l’ « alliance de l’étoile rouge », regroupant la Russie et la Chine ayant comme principal antagoniste (on ne s’en serait pas douté…) l’alliance occidentale (États Unis et Europe), avec la plus débile et la plus improbable des originalités : une alliance avec les pays du moyen orient, dont l’Irak, l’Iran et l’Afghanistan !!! Ha ha ha ha ha ha !!! Deux très très très très fictives coalitions avec au centre des disputes, le Turkménistan et ses réserves naturelles d’or noir. Voilà, je vous passe les détails du réchauffement climatique qui n’arrange rien à la situation, et étant donné que les choses ne sont pas (encore) si graves dans la réalité, amusons-nous et voyons un peu ce que Frontlines a dans le ventre !

Le solo, presque en marge du multi

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Le c4, çaybonmengezanh
On nous a déjà fait le coup avec entre autres Battlefield 2 (dont il est très fortement inspiré) et UT 3, et leurs modes solos reprenant le multi joueur avec des crétins de bots en guise de tutorial. Sur Frontlines, rassurez-vous, il n’en est rien. Enfin, presque rien, car la campagne solo reprend tout de même le principe des lignes de front à repousser, ces dernières étant « la » nouveauté introduite et clamée par les développeurs. La taille des cartes est aussi inspirée du multi (dont je parlerai plus loin dans l’article), rendant intéressante cette campagne puisqu’on obtient ainsi plusieurs chemins à emprunter pour atteindre les objectifs. Si vous voulez, ceci est l’antithèse complète de ce que l’on trouve dans Call of Duty 4 : Modern Warfare, où, dans la campagne solo le choix des directions est plus que restreint. Bref, sans s’éterniser là-dessus, ceci permet de se mettre à couvert presque aussi souvent qu’on le désire. Les multiples objectifs à conquérir pour faire avancer la ligne de front sont à approcher dans l’ordre que vous désirez. Par contre, ces cibles ne sont ni plus ni moins du vu et du revu (on pensera entre autres à Medal of Honor : Airborne) : placer du c4 dans des bâtiments et prendre d’assaut des lignes de défense.

We ride together, we die together

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On va être bien là
Sur un battlefield, euh, un champ de bataille pardon, on a toujours nos frères d’armes devant ou derrière notre fion en guise de couverture, voire de bouclier. Concernant l’intelligence artificielle, qui n’est pas encore trop à la rue chez nos coéquipiers, elle est au moins aussi médiocre que celle présente dans Modern Warfare concernant nos ennemis, qui eux, sont complètement abrutis. Je ne vous fais pas le détail du pourquoi du comment ils sont abrutis, je vous laisserai apprécier ceci quand vous jouerez à la campagne solo. Pensez à un tir au pigeon tant c’est facile, et… chiant à la longue forcément. D’un point de vue technique, et on le retrouve malheureusement dans le multi : n’espérez pas mettre de head shots ou de coups un peu plus fins… ici c’est toujours full auto, et ce malgré le recul des armes, je reviendrai sur la balistique et son (in)efficacité dans le multi joueur. Certes, je compare de nouveau au magique Call of Duty 4 : Modern Warfare, mais il m’a fallu six (longues) heures pour venir à bout de la campagne solo de Frontlines, durée équivalente à celle du jeu d’Infinity Ward. Cependant, peut-être que les différentes classes à incarner, l’arsenal assez varié, les drones et les véhicules à utiliser vous feront apprécier davantage le jeu, surtout que certaines scènes d’action sont tout bonnement spectaculaires.

Moteur irréel, trois

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Explosion (ir)réelle
Epaulé par le désormais mythique Unreal Engine 3, le jeu n’a rien à envier visuellement parlant à Crysis dans son mode multijoueur. Avec des cartes immenses, dignes de Battlefield 2, Frontlines est très réussi, composé d’environnements détaillés, de milieux urbains très impressionnants et une « architecture » globale convaincante ; entendez ici que le moindre objet est assez précis, les véhicules, les drones, les armes et les soldats sont aussi bien réalisés. Les explosions sont agréables à regarder et tout à fait saisissantes. La bande son (hors mis le bruit horrible et répétitif des armes) est elle aussi un gage de qualité. En terme d’optimisation, pour le peu que vous désactiviez le feuillage (dont je n’ai pas encore saisi l’utilité, puisqu’une fois activé, il est quasiment invisible et fait ramer le jeu d’une manière désagréable) la fluidité en est exemplaire. Cependant, prévoyez tout de même un Core 2 Duo, 2 Go de mémoire sous XP et une 7800gt pour le faire tourner correctement. Pour les possesseurs de Vista, comptez 4 Go pour être tout à fait tranquille et éviter les accès disque (les joueurs de Battlefield 2 se souviendront de la galère rencontrée en 2005, avec la sortie de ce jeu alors que très peu de pc étaient équipés de 2 Go de mémoire). Enfin, point noir tout de même, et ce qui m’a agacé lors de la prise en main, étant l’espace disque nécessaire à l’installation : 11 Go au total, et deux DVDs !!! Ainsi qu’une progression avec un signal de changement de DVD pour le moins douteux.

Call of Battlefield : Presque un clone

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P*tqin, je vqis vrqiment tniaer !!!
En meme temps, avec les anciens modeurs de Desert Combat, il ne fallait pas s’attendre à une révolution en la matière. Tout comme son cousin germain, pour ne pas dire son frère jumeau, Frontlines propose diverses configurations, allant du combattant au corps à corps avec le fusil à pompe, le sniper/campeur faisant le ménage à distance sans oublier les forces spéciales et les antichars. Ce n’est pas tout, vous pourrez choisir une seconde spécialité vous offrant quelques possibilités tactiques complémentaires. Le technicien IEM ou drone se frottera au soutien au sol ou aérien. Votre expérience sur le champ de bataille vous permettra de débloquer des drones plus perfectionnés ou d’autres frappes chirurgicales toujours plus assassines. Le hic, et malheureusement ce qui est très frustrant, est que votre expérience est remise à zéro lors d’un changement de serveur –changement chaotique d’ailleurs, je n’y manquerai pas d’y revenir et de hurler tant la chose est INADMISSIBLE !!!– Ceci dit, l’ensemble reste complexe, et même en lisant plusieurs fois la notice du jeu, il vous faudra un certain temps avant de maîtriser les difféntes armes et attributs disponibles.



Au-delà de la ligne de front : la victoire

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La ligne de front, dessinée par les objectifs à capturer
Le voilà l’argument de vente principal du jeu : cette ligne de front qu’il vous faudra repousser pour péter la tête de votre belligérant. Cette ligne progresse et recule en fonction des points stratégiques capturés ou perdus par l’une ou l’autre coalition. Tout simplement, dès que tous les points sont en possession d’un camp, aussi bête que cela puisse paraître, la partie est gagnée. En revanche, si tous les points de renfort d’un camp sont perdus, la victoire est dès lors inaccessible. Le principal intérêt de la ligne de front est de concentrer les combats sur un même endroit de la carte, rendant quasiment impossible la prise des points éloignés, ce qui, me concernant, finissait par m’agacer dans Battlefield 2. Le jeu est plus nerveux, plus bourrin, plus rapide et l’on se trouve dans le nerf de la guerre, rendant les parties absolument magiques. Et pourtant…



… le plaisir est vite gâché

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Le coupable de l'agacement, un navigateur truffé de bugs
N’étant pas développeur, programmeur ou autre, je n’ai pas les connaissances nécessaires pour juger du travail de professionnels, et pourtant en voyant la finition exemplaire de certains jeux récents, on sent ici dans Frontlines les carences évidentes dont souffre cet opus et qui, malheureusement lui portent préjudice. Le navigateur est une BOUSE comme j’en ai rarement vue ! Et dire que l’on critiquait celui de Battlefield 2 à sa sortie, qui était bourré de bugs… que puis-je vous dire de celui de Frontlines si ce n’est une suite d’insultes, tant cela en vient à vouloir s’arracher les cheveux ?!? Le choix d’une partie est plus que laborieux (chez moi allant de deux minutes à vingt minutes !!! oui, vous lisez bien, vingt minutes !!!) Pour être certain de rentrer sur le serveur choisi, il faudra attendre que le navigateur ait fini de lister TOUTES les parties disponibles, et le comble de l’agacement : la partie sélectionnée change d’elle-même dès qu’un serveur est ajouté à la liste. Sans compter les messages de type : « cette session n’est plus disponible », ou encore le fait de voir une carte remplie et dès notre arrivée dessus, se retrouver seul dans la partie, une honte !!! Je peux vous dire qu’après une dizaine de tentatives de connections manquées, une fois ENFIN arrivé sur une partie en bonne et due forme complètement stressé par les déboires du navigateur, il vous faudra bien du courage pour rentrer dans le jeu et vous y amuser !

Concernant le gameplay, il y a la aussi des points qui me restent en travers de la gorge. Et là j’utiliserai le terme négatif de « pâle copie de Battlefield 2 ». Comment peut-on laisser sortir un jeu pareil en ne laissant aucune option permettant de demander de l’aide à ses coéquipiers si l’on n’est pas chef d’une escouade au sein de son équipe ??? Ou est l’interaction entre les joueurs promise depuis le début ? Les points de respawn… ah, quel plaisir de revenir dans le jeu au beau milieu d’un échange de tirs dont les 90 % nous finissent en pleine tronche. Quelle joie, cumulée à celle d’avoir mis vingt minutes à se connecter !

Aussi, il est impossible de savoir combien de même types de soldats sont présents dans votre équipe : aucune idée du nombre d’antichars, de snipers, de techniciens etc. ce qui n’aidera pas dans l’équilibrage et la stratégie à adopter, mais plutôt dans un grand rush bourrin gâchant au final le plaisir du jeu.
Côté balistique, ce n’est pas tout rose non plus. Ceci fait regretter âprement Battlefield 2, S.T.A.L.K.E.R., Call of Duty 4, tant cet aspect est mal dosé dans Frontlines. Full auto, full auto, full auto (mis à part le sniper et l’antichar bien entendu) et presque un chargeur est nécessaire à vider pour tuer un ennemi. Aucun coup technique n’est permis, donc oubliez tout de suite vos rêves de tirs à la tête, c’est absolument impensable et regrettable ici.

Enfin, et certes ce n’est qu’un détail, mais l’installation du jeu dont je parlais plus haut est un calvaire… Sans parler d’un nombre de cartes inférieur à dix pour onze Go d’installation, on peut d’ores et déjà crier à l’injustice.

Bon alors ? C’est bien ou quoi ?

Je sais bien ce que vous vous demandez chères lectrices et chers lecteurs : « est-ce que ça vaut le coup ou pas ? » Sur le moment, je vous dirais que non, car le jeu est à mon sens en phase beta et manque de beaucoup trop de finition que ce soit en termes de gameplay ou de problèmes techniques pour être appréciable à sa juste valeur. Pourtant, et j’insiste vraiment sur ce point, Frontlines a un très bon potentiel, et pour le peu que vous vous connectiez sans trop tarder sur une partie après avoir eu raison du navigateur daubesque, pour peu que vous tombiez sur des joueurs pas trop débiles ne profitant pas trop des faiblesses du jeu (les point de respawn complètement à l’ouest…), pour peu que vous ayez une chance de cocu en gros, vous vous amuserez comme des gamins émerveillés devant un multi joueur endiablé et très nerveux.
Le patch 1.3 devrait sortir dans quelques temps et proposera une refonte complète de ce maudit navigateur et certaines améliorations de gameplay… S’il ne sera pas forcément salvateur mais qu’il permettra au moins de se connecter rapidement à une partie, alors dans ce cas, vous pourrez commencer à ne pas regretter vos 50 €.
Reste à faire passer le jeu en version « gold », mais ça, c’est encore une autre histoire…



Configuration de test :
  • Intel Core 2 Duo @ 3.1 Ghz
  • 4 Go RAM
  • GeForce 8800 GTS 512
  • Ecran 22 pouces, 1680*1050 lors du test
  • jeu en français, version DVD, patch 1.1
  • Vista Ultimate x64
par Seventhwave 5 commentaires, dernier par utr_dragon
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Commentaires

Tony Chopper

ex-Rédacteur
Nb msg : 214
(#1) 15 avril 2008 à 08h38
je passerai chez toi cette semaine voir ce que ca donne
L'expérience prouve que celui qui n'a jamais confiance en personne ne sera jamais déçu.
LAVCINA

Nouveau
Nb msg : 1
(#2) 15 avril 2008 à 16h27
Hubert

Faignasse
Nb msg : 1659
(#3) 16 avril 2008 à 00h11
Très bon test, très objectif, qui passe en revue tous les points du jeu.

Il est évidemment dommage de constater qu'aucune démo PC n'est à ce jour disponible. :-/
Zephir

Nouveau
Nb msg : 2
(#5) 16 avril 2008 à 17h39
Super article ! (moins buggé que le jeu :-))
Je confirme, la seule ligne de front est celle qui se dessine sur vous après 1/4 d'heure de prise de tête avec le navigateur.
Encore un fps que j'achèterai pas. Allez je retourne chiquer des blattes.
utr_dragon

Rédacteur en Chef/Dieu
Nb msg : 2503
(#6) 16 avril 2008 à 17h49
Le gros problème de Frontlines c'est qu'il est buggué alors qu'il a subit deux phase de bêta test qui auraient du éradiquer toutes ces imperfections.
No comment !
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