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soldieroffortunepayback_002.jpgA mon sens, la difficulté principale lorsqu'on teste un jeu et que par la suite on a « l'audace » de publier le dit test, il faut sans cesse garder la plus grande objectivité. Ceci par respect des développeurs et ce, peu importe de l'horizon d'où ils viennent, par qui ils sont financés et surtout, de combien de temps ils disposent pour faire le jeu. Ensuite, si l'on se sent assez pragmatique et assez expérimenté (et loin de moi toute prétention malsaine) on peut prendre le risque de dire selon nos critères, qu'est-ce qui fait que le jeu mérite toutes les éloges, ou si au contraire comme il va suivre, (et je vous mets en garde dès cette introduction) le jeu vous déçoit...


L'appel du passé, enfin, presque :

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Un jeu toujours aussi sanglant
Difficile en jouant à Soldier of Fortune : Payback de ne pas penser aux opus précédents, et en particulier au génialissime Soldier of Fortune II : Double Helix. Au delà de la guerre moderne largement représentée de nos jours par Battlefield 2, en particulier Forces Spéciales , mais aussi ArmA, Ghost Recon Advanced Warfighter ou encore Rainbow Six Vegas, cette série avait comme « vitrine » le système de démembrement et de chute des corps, en résumé, on pouvait (si vous ne vous en souvenez plus) arracher « minutieusement » les bras et les jambes des vivants ou encore des morts, ce qui donnait le moyen d'affaiblir l'ennemi pour le finir plus facilement. Bref, ce système est de retour dans Soldier of Fortune 3. C'est d'ailleurs la seule ombre des opus précédents, parce que ni John Mullins, ni Raven Software ne sont de la partie. Les remplaçants sont Thomas Mason (qui n'est pas de la famille de Perry Mason) et Cauldron.

Scénario en bois, vu, vu et revu :

Récemment, je vous parlais du scénario ô combien ridicule de l'excellent Call of Duty 4 : Modern Warfare... Ici, c'est re-belotte, du moins pour le crétinisme du scénario. Je disais donc que John Mullins avait certainement pris sa retraite pour laisser la place à Thomas Mason (qui n'a toujours rien à voir avec Perry Mason). Ce fameux Thomas Mason, ah c'est un bon lui ! Aussi émotif et original que Steven Seagal et certainement cousin éloigné, à ceci près que ce dernier doit prendre davantage soin de sa santé que le remplaçant de Mullins. Une certitude : Mason fume trois paquets de cigarettes par jour, le tout arrosé d'un bon litre de whisky et n'en a rien à cirer de l'état de ses cordes vocales. En fait, on mettrait des testicules à Annie Girardot et on aurait la voix du héros de Soldier of Fortune Payback.

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Notre (bl)héros doit casser des enturbannés
Parlons de l'histoire maintenant, si toutefois il y en a une réelle. Ce Mason est envoyé au Moyen-Orient (non, pas possible, on ne nous l'avait jamais faite celle-là!) pour délivrer une sorte de VIP chinois, qui aurait aux dernières nouvelles une fonction de diplomate, mais sans les cheveux gris de Bernard Kouchner. C'est là que les choses se corsent, parce je ne vous l'avais pas précisé, mais vous êtes accompagné d'un coéquipier qui, contre toute attente, flingue le chinois et vous laisse non seulement dans la merde, mais vous sert sur un plateau toute la suite du scénario, à savoir une course poursuite effrénée au goût de vengeance dans tous les pays aux climats politiques les plus instables de monde. Blah, blah, blah, donc, niais à souhait, sans compter le ridicule patriotisme américain (surtout que vous figurez un mercenaire... et qu'en général, le patriotisme ils s'en tamponnent les amygdales) : « Ne jamais abandonner, dieu est avec moi, j'y arriverai pour mon pays et pour ma famille ». Je disais donc, aussi élevé que le scénario de Call of Duty 4, et des superproductions américaines dont il me serait tout à fait inutile de disserter ici, tant vous voyez de quoi je veux parler. Mais faisons preuve d'altruisme (Ca ne veut pas dire éleveur de truies) et jouons un peu comme il se doit à Soldier of Fortune Payback !

Tu trouveras mon jeu au rayon boucherie/charcuterie :

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SoF : sponsorisé par Charal
J'ai rarement vu un jeu aussi violent, et même des films comme Evil Dead ou Brain Dead feraient figure d'enfants de choeur à côté de Soldier of Fortune 3. Le sang gicle par hectolitres, une balle vous suffit à faire sauter le bras (ou plus si affinités) de votre adversaire. Comme quoi, il est balèze le Mason, il coupe l'herbe sous le pied au Predator, qui pour couper le bras à Carl Weathers et le débarrasser de son MP5, lui envoie un tir au plasma de sa spécialité.

Cela dit, pour en revenir à SOF 3, autant j'ai trippé comme un malade à dessouder mes pauvres ennemis qui ne m'en demandaient pas tant, autant je me suis très vite lassé, surtout que si vous tirez dans le pied, c'est la jambe à la hauteur du bassin qui part à quinze mètres, allez savoir pourquoi... Finalement, on tire n'importe où (ou presque) et c'est toujours au même endroit que le membre se détache. Mais ne faisons pas trop la fine bouche. La gestion de la physique appartient au célèbre Havok, et est assez réussie pour le coup, mais même ceci n'enlève rien à l'évidente et agaçante linéarité du jeu, et ceci, en rapport à ce que je disais six lignes plus haut.

Quoi, qu'est-ce qu'elle a ma gueule ?

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Presque pas beau
Pour un jeu budget, visuellement on ne peut pas dire qu'il soit laid car ce serait mentir. Mais il faut l'avouer : l'ensemble est médiocre. Nous nous trouvons sans cesse dans les mêmes tons de couleurs criardes. L'ensemble est fade et sans saveur, et il nous suffit de nous approcher de n'importe quel objet modélisé pour voir que le travail est bâclé, et apercevoir de « jolis » polygones d'une laideur sans nom, sans compter cet effet de lumière extrêmement désagréable faisant penser à un emploi très mal maîtrisé du HDR L'optimisation est vomitive elle aussi, car lorsque que j'ai testé le jeu, j'avais encore ma GeForce 8800GTS 320 Mo, et malgré cette excellente carte graphique (qui je le rappelle était épaulée d'un Core 2 Duo à 3GHz et de 4 Go de mémoire), le jeu se permettait d'avoir des chutes de framerate pour le moins étonnantes, un comble ! N'espérez pas non plus le faire tourner sous Vista sans son patch, vous aurez droit à un retour instantané sur le bureau.

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Ici, un grand couloir comme on en voit tout au long du jeu
En terme de gameplay, les choses ne vont pas en s'améliorant. Les niveaux ne sont qu'une succession de couloirs, de portes verrouillées, de murs invisibles et de culs-de-sac, le tout habité par des hordes d'ennemis à l'IA inexistante, obéissant à des scripts ridicules puisqu'il leur est impossible d'entreprendre la moindre initiative. Vous trouverez donc chaque groupe de méchants vous sautant dessus de la même manière, au même endroit et dans le même déroulement temporel, c'est dire si à la longue la chose devient lourdingue. Tout ceci, chers lecteurs, entrecoupé de combats contre les "boss" de fin de niveau, complètement débiles eux aussi, renforcés au blindage du char Leclerc, qui vous forceront à vider quarante-sept chargeurs pour en venir à bout. Voici donc comment se déroule la petite demi-douzaine d'heures nécessaire à terminer toutes les campagnes du solo de Soldier of Fortune 3. J'en appelle à votre clémence pour ne pas avoir eu le courage de tester le mode multi joueur, mais comprenez bien mon désarroi...

Conclusion

Donc en fait... Ce n'est vraiment pas terrible. C'est très décevant pour vous dire la vérité. Moi qui ait eu un véritable orgasme à l'annonce d'un nouveau Soldier of Fortune l'an dernier, me voilà frustré au possible. Mais peut-on en vouloir à Cauldron ? Car peu de temps, peu de budget... Ce n'est certainement pas de cette manière que l'on doit s'y prendre pour développer un jeu. Les seuls attraits de cet opus peuvent se résumer à la courte jubilation de se transformer en moissonneuse batteuse faisant voler bras, têtes et jambes l'espace de quinze minutes (me concernant) et l'utilisation de tout l'arsenal de la guerre moderne (G36-C, AK 47, snipers etc. etc.). Passé ces deux « qualités », on ne peut que, au delà de détester le jeu, se demander l'intérêt d'une telle manoeuvre de la part d'Activision. Salir la réputation de la série ? Dans quel but messieurs les producteurs ? Pour ma part, vous venez de perdre un fan qui a longtemps mis le prédécesseur de Payback au panthéon de ses FPS préférés. Allez, un petit effort, confiez de nouveau l'éventuel prochain Soldier of Fortune à un studio qui a fait ses preuves et venez redorer le blason de cette excellente série aux nombreux fans à travers le monde !


par Seventhwave 3 commentaires, dernier par Hubert
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Commentaires

Cowboy

Membre
Nb msg : 292
(#1) 05 février 2008 à 19h53
Il rame à fond sur un A64 3000+ et une 6800GT. C'est injouable, sauf avec tout les détails au minimum et en 800*600.
Le système de SOF2 était meilleur. On pouvais arracher des bouts de visages sur les cadavres jusqu'a ce qu'il ne reste rien de la tête. C'est la seul chose que j'ai aimé (prouesse technique) dans SOF2.
Je préfére les tests non objectif, tant que tu a de solide argument.
[Édité par Cowboy le 05/02/2008 à 19h55.]
utr_dragon

Rédacteur en Chef/Dieu
Nb msg : 2503
(#2) 06 février 2008 à 15h49
C'est dommage que le jeu soit si mal optimisé. Sur sa qualité, on pouvait s'en douter étant le peu de temps de développement et le passif du développeur...
No comment !
Hubert

Faignasse
Nb msg : 1659
(#3) 07 février 2008 à 17h50
Rigolo, ce test !
[!] Commentaires fermés pour cette nouvelle.

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