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Petite réunion de famille
Après avoir joué à F.E.A.R. 3 lors de la Paris Games Week, nous étions très sceptiques concernant la qualité finale du titre. Il faut dire que le développement du jeu n'est pas assuré par Monolith Productions, créateur original de la licence, mais par Day 1 Studios, qui avait été chargé de porter le premier opus sur consoles. Rien que cette information peut faire des frissons dans le dos, surtout que les premières infos sur le jeu n'étaient pas très rassurantes et que le studio a entre-temps commis le très moyen Fracture. Ce troisième épisode sera-t-il au niveau de ses aînés ?

No one dies forever

Ça tombe bien, j'avais pas faim
Si Monolith Productions était passé outre les évènements des deux add-ons de F.E.A.R. pour le développement F.E.A.R. 2 : Project Origin, Day 1 Studios a également pris ses libertés avec la série pour ce troisième opus. Confier une série à trois studios différents, cela crée forcément des différences de point de vue qui conduisent globalement à un manque d'homogénéité et de cohérence. On abandonne donc notre agent Becket pour prendre en main Point Man. Un Point Man qui a d'ailleurs pas mal changé physiquement depuis le premier épisode de la franchise (adoptant un style résolument biker), et qui est accompagné par son frère, Paxton Fettel qui ne ressemble à rien : une sorte d'émo-goth avec une coupe de cheveux gominés style années 1930. Le scénario du jeu est conté via des cinématiques bien moches et super has-been (tout comme la jaquette du jeu) comme on en avait plus vu depuis longtemps (les cinématiques sont pourtant réalisées sous la direction de John Carpenter habitué aux films du genre, mais visiblement pas très inspiré ici).
Salut, c'est ici la fête des télékinécheap ?
Le jeu est assez simplifié dans la narration, puisque tout est apporté sur un plateau assez facilement sans faire fonctionner les méninges du joueur (les messages sur les répondeurs avaient l'avantage de devoir nous faire reconstituer un puzzle) pour vous faire assister à une réunion de famille : vous devez en effet trouver Alma avant son accouchement. Au passage, on aura évidemment droit à des flashbacks et des hallucinations pour nous expliquer un peu l'enfance sordide des fils d'Alma entre deux bastons au bon goût de bullet time. Sur le papier, la recette est assez proche des jeux d'origine, mais dans les faits, c'est un peu différent.

Plus de mal que de P.E.U.R.

FEAR 3, c'est de l'action
Avant, F.E.A.R., c'était plutôt une alternance de scènes calmes, de scènes flippantes et de scènes d'action. Maintenant, c'est plutôt une succession de scènes d'action avec de temps en temps des scènes légèrement angoissantes. Le rythme a été profondément revu pour cet opus et le nombre d'ennemis à l'écran est également plus important. Par-dessus cela, les développeurs ont ajouté de longues phases en méccha qui, si elles sont sympathiques, font incroyablement baisser la tension. Symptomatique de cette nouvelle orientation de la série, le PEGI n'a même pas jugé utile d'apposer au dos de la boite le logo d'araignée qui symbolise la peur dans les jeux vidéo. Alma n'apparait d'ailleurs que très rarement dans ce nouvel épisode. Je n'ai pas compté les apparitions, mais il ne doit pas y en avoir plus d'une demi-douzaine et elles peinent à faire peur. Les développeurs se sont donc rattrapés sur le gore en nous balançant des hectolitres de sang à l'instar des films d'horreur du début des années 2000. D'ailleurs, le jeu nous catapulte souvent sans trop d'explications d'un bout à l'autre de la ville, nous faisant ainsi visiter des bidonvilles (quelle ville des US a des bidonvilles façon favelas ?), des égouts en passant par la banlieue ou encore une autoroute et un centre commercial. Dommage qu'il n'y ait même pas un petit immeuble de bureaux dans le lot pour la référence. Mais si la campagne solo est plutôt décousue, c'est que le jeu est avant tout axé sur le coop.

Un solo... A deux !

Du Coop !
La campagne solo ne contient que huit actes de longueurs différentes allant de 20 à 50 minutes. En gros, il vous faudra 5-6 heures pour terminer le mode solo. Une fois le jeu terminé, vous débloquez la possibilité de jouer avec Fettel. Ce dernier ne peut pas porter d'arme, il tire donc des sortes de boules d'énergie. Il peut par contre habiter le corps des ennemis, ce qui propose un gameplay sensiblement différent puisqu'il ne peut pas utiliser le bullet time et ne peut donc pas de se tirer d'affaire face à un grand nombre d'ennemis. Il faudra prendre soin de posséder les bons ennemis au bon moment, afin de profiter de leur équipement et surtout pour ne pas vous trouver démunis face à l'ennemi car la possession est temporaire.

C'est qui le préféré ?
Les développeurs ont également introduit un mode de « coopération divergente » où l'on peut incarner Point Man, et Paxton Fettel en coopération. C'est un mode coopératif/compétitif, puisque chaque action ou frag rapporte des point et à la fin du niveau, seul l'un des deux frères sera le fils préféré d'Alma. La campagne se fait donc ensemble, mais si vous voulez gagner les faveurs de maman il vous faudra marquer des points et réussir des défis (enchainer 10 frags sans se faire toucher, tuer 10 ennemis au corps-à-corps etc.). Le coop est bien évidemment à jouer dans le mode de difficulté le plus avancé, car vous risquer de vous ennuyer dans le cas contraire.

A encore plus, c'est encore meilleur

Le mode Fucking Run est vraiment stressant, intense et fun
Le multijoueurs de F.E.A.R. 3 repose sur quatre modes de jeux à la fois compétitifs et coopératifs. Le premier d'entre-eux est le mode « Fucking Run » où il faut traverser des niveaux le plus vite possible afin d'échapper à un nuage maléfique. La mort d'un seul joueur entraînant la défaite de tous les autres. C'est sans doute le mode de jeu qui m'a le plus plu parmi ceux proposés par le jeu. Il est super nerveux et bien dur, surtout dans les derniers niveaux où vous rencontrerez des mecha etc. Par contre, c'est assez énervant de perdre à cause de l'un des joueurs qui venait faire du tourisme. Le deuxième mode coopératif est le mode « Contraction » qui consiste à résister à des vagues d'ennemis en se barricadant dans un bâtiment (proche du mode zombies de Call of Duty : Black Ops). Le ravitaillement en munitions se fait à l'extérieur du bâtiment entre deux vagues. Vient ensuite le premier mode compétitif baptisé « Soul Survivor ». Le principe est simple, puisqu'il s'agit d'un mode Last Man Standing revisité où l'on affronte des vagues d'ennemis. La nouveauté est la possibilité pour le joueur de se faire contaminer et de devenir ainsi un spectre. Une fois passés à l'état de spectre, les joueurs doivent pourchasser leurs anciens alliés pour les rallier à leur cause. Le dernier joueur resté humain jusqu'à la fin du temps imparti remportait la mise. Enfin, le dernier mode de jeu est « Soul King ». Tous les joueurs incarnent des spectres devant posséder des soldats pour s'entretuer, et collecter des orbes représentant des esprits. Le joueur meilleur joueur devient une cible privilégiée pour les autres puisque le tuer permet de lui voler les esprits qu'il a collectés.
Les développeurs ont vraiment fait des efforts pour trouver des modes de jeux qui collent à l'esprit de la série et sont arrivés à se démarquer des sempiternels DM/CTF.

Des graphismes qui ne font pas peur

Certains effets sont sympa
S'il ne rend pas spécialement bien en images, la faute à un effet de flou très présent, il faut avouer qu'en mouvement le jeu est plutôt propre. La modélisation des armes est plutôt soignée (j'ai trouvé le fusil à pompe un peu en deçà tout de même), et les graphismes sont corrects malgré un FOV un peu réduit qui m'a un peu dérangé sur mon écran 16/10e. On regrette tout de même la faible taille des niveaux et le moteur physique qui, s'il est bien présent, est sacrément pauvre, puisqu'il se contente du minimum syndical. Oubliez les murs et les objets volants en éclats lors des gunfights, à peine aurez-vous une caisse qui se brise sous l'effet d'une grenade. Néanmoins, l'univers et l'atmosphère sont travaillés avec tout ce qu'il faut pour vous foutre les pétoches comme des traces de sang de partout, des cadavres, des sons étranges etc. Mais là où le jeu pêche, c'est par son character design qui est tout simplement à chier. J'ai déjà parlé de Fettel avec son look émo-gothique-cuir, mais il ne faudrait pas oublier Point Man, qui, même s'il est muet comme une carpe, n'en fait pas moins penser à Ethan Thomas de Condemned 2 : Bloodshot.

Conclusion

Pour ce nouvel opus, les développeurs ont adopté une approche radicalement plus orientée vers l'action que vers le côté angoissant. Il y a bien quelques apparitions, mais rien qui ne puisse faire monter la tension. Cette sensation est renforcée par le système de scoring qui est présent en solo et qui pousse inévitablement à rusher et à faire des points au lieu de s'immerger dans l'ambiance. A côté de ça, l'IA du jeu est plutôt bonne, les armes sont pas mal et le gameplay est nerveux, dynamique et violent. La campagne se torche vite, mais elle dispose d'une très bonne rejouabilité grâce à Fettel, au coop et au système de scores. En définitive, FEAR 3 est un bon FPS, mais il est un mauvais épisode de FEAR.


par utr_dragon 6 commentaires, dernier par utr_dragon
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Commentaires

Seventhwave

Râleur
Nb msg : 873
(#1) 18 juillet 2011 à 17h53
Perso, j'ai adoré F.3.A.R. Moi qui m'attendais à une bouse... Je suis globalement d'accord avec ta vision du jeu. Pour le Pointman, ils se sont inspirés de la face de Sébastien Chabal, c'est certain.

Comment se fait-ce qu'il y ait autant d'aliasing sur tes screens ? Viennent-ils de la version console ?
[Édité par Seventhwave le 18/07/2011 à 17h56.]
Les FPS, c'est de la merde.
utr_dragon

Rédacteur en Chef/Dieu
Nb msg : 2503
(#2) 18 juillet 2011 à 18h20
Non, tous capturés de la version PC (je te garantis que la version console est largement en-deçà avec tout au max. J'ai vérifié les paramètres d'AA, il s'agit d'un AA 4x. Peut-être que le jeu aurait été moins aliasé avec le FXAA ?
No comment !
Zhao

L'Oréal
Nb msg : 469
(#3) 18 juillet 2011 à 18h51
Globalement d'accord aussi avec le test et en ce qui concerne l'AA, il est en 4X chez moi avec graphisme réglé sur Très Élevé et je n'ai rien remarqué de dérangeant à ce sujet.

Et sinon, il y a un passage que j'ai adoré mais que j'ai trouvé très très mal exploité, c'est le passage dans toutes les télévisions. Vous en pensez quoi ?
La paix par la force. La liberté par les armes. L’obéissance par la peur.
utr_dragon

Rédacteur en Chef/Dieu
Nb msg : 2503
(#4) 18 juillet 2011 à 19h00
Le passage était plutôt sympa. Mais j'ai passé mon temps à tirer sur les TV plutôt qu'à stresser en me demandant ce qui allait arriver puisque les TV ne passent rien de bien intéressant ni stressant.
No comment !
Seventhwave

Râleur
Nb msg : 873
(#5) 19 juillet 2011 à 12h30
@ Tim: "Peut-être que le jeu aurait été moins aliasé avec le FXAA ?" je ne sais pas, tu joues en quelle résolution ?

Le passage dans le magasin est excellent, j'ai adoré. Par contre, on est tellement un surhomme qu'on ne se sent jamais en insécurité ou menacé, c'est dommage pour un jeu qui s'appelle P.3.U.R.

L'ultra violence est jouissive par contre, et ça, ça n'a pas de prix.
Les FPS, c'est de la merde.
utr_dragon

Rédacteur en Chef/Dieu
Nb msg : 2503
(#6) 19 juillet 2011 à 13h18
En 1 440 × 900. Mais en jeu ne ne vois pas d'aliansing. Il faut aussi prendre en compte la capture via Fraps et la compression des images.
No comment !

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