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stalkerclearsky_013.jpgSeptembre 2011. Schivardi annonce qu’il se présentera de nouveau aux élections présidentielles, Dimitri Medvedev est assassiné pour avoir triché au mikado, la Belgique gagne la coupe du monde de Water Polo. Pendant ce temps là, la zone oubliée de Tchernobyl devient de plus en plus étrange. Les parages des ruines de la centrale Lénine sont déjà surnommés ‘la Zone’, car c’est l’endroit le plus hostile du monde. Mais comparé à la situation du même endroit six mois plus tard, c’est un havre de paix. Tout l’espace est colonisé par les chasseurs d’artefacts, et différentes factions se battent pour occuper le terrain. C’est dans cet univers, contrastant avec celui du premier épisode, que vous incarnez le balafré, un mercenaire avide de thunes.

stalkerclearsky_002.jpg Mon métier ? Guide de scientifiques pas dégourdis
S.T.A.L.K.E.R. : Clear Sky commence sur une cinématique montrant votre personnage en train de guider ses employeurs scientifiques au milieu de marais où croassent une fanfare de crapauds. Le nerd en combi fluo qui vous suit vous saoule avec un insupportable verbiage de scientifique de série B, quand soudain, une sorte de tempête d’ondes cérébrales nocives vous submerge. Après un blackout, vous vous réveillez dans la base de la faction du firmament, sous les yeux médusés de son capitaine qui n’arrive pas à comprendre comment vous avez survécu.

La tête encore dans le cul, une visite au scientifique du camp vous fait comprendre que vous ne survivrez pas à une autre émission de cette ampleur. Et malheureusement, selon ses grosses machines de scientifique, une réaction bien pire de la zone est à prévoir. La bande de suicidaires qui a eu assez de courage pour aller en son centre, provoquant sa colère, a en effet décidé de retenter le coup. Héroïque, vous allez donc abandonner votre boulot pépère de Mercenaire pour essayer d'arrêter ces fous. En attendant, vous êtes démuni, et c'est le capitaine qui va vous prendre sous son aile, histoire d'avoir un larbin pour le compte de son organisation. On vous distribue un petit flingue, deux saucissons, et c'est parti !

Quand Tchernobyl ressemblait au Far West

stalkerclearsky_001.jpgUn jeu de toute beauté
Largué au milieu des marais, un des trois nouveaux environnements, on reprend vite ses marques : armes imprécises, munitions rares, combats ardus... Bienvenue dans le monde de STALKER. On pourrait croire que rien n'a changé par rapport au premier opus, pourtant une chose saute déjà aux yeux : tout est bien plus joli qu'avant. Les rayons du soleil passent à travers les branches des arbres sans feuilles et dessinent de belles ombres sur le sol. La lumière est mieux travaillée, les textures sont plus fines. Il est désormais difficile de critiquer le jeu pour son austérité graphique. Le moteur est resté le même, permettant toujours aux détenteurs de vieux PC de jouer en mode DirectX8, mais on constate de nombreuses améliorations.

On pourrait croire que l'ambiance s'est bonifiée grâce à ces progrès esthétiques... Ce n'est pas aussi simple que ça. Oui, le sentiment d'évoluer dans une quatrième dimension est toujours présent. On retrouve bien cet espèce de grain d'image, ce ciel nuageux, ces bâtiments rouillés, et cet embellissement graphique ne pouvait qu'apporter un peu plus de charme. Pourtant, comme je l'ai souligné dans le paragraphe d'intro, on sent bien un changement négatif à ce niveau. Il manque une chose capitale : le sentiment de solitude. Dans le premier opus, les maps étaient beaucoup moins peuplées, on avait véritablement l'impression d'être dans une zone sinistrée, dangereuse, fantôme, mystérieuse. Ici, on a plutôt le sentiment d'être au Far West pendant la ruée vers l'or. Ça ne manque pourtant pas de cohérence : on est en effet six mois avant le début de l'aventure du tatoué, et l'endroit, moins dangereux, pullule encore de gens venus chasser des artefacts au sein de six ou sept factions qui se font la guerre. Mais s'il reste tout de même des passages angoissants, comme le terrible niveau de la forêt rouge, ce choix des développeurs reste un peu râlant.

stalkerclearsky_005.jpg Quand vous liquidez une zone, faites des tas pour la femme de ménage
Comme vous l'imaginez, les missions principales de la quête consistent généralement à prendre part à ces conflits entre groupes armés. On commence au sein de l'équipe du Firmament, sans une thune en poche, et on continuera à aider gracieusement des factions à régler leurs petites affaires. En tant que mercenaire, vous ferez sans sourciller tout ce qu'il vous sera nécessaire d'accomplir pour parvenir à stopper cette bande de fous partis foutre la zone dans la zone. Evidemment, vous devrez compter essentiellement sur vous même pour vous protéger, et cela passe par le choix rigoureux d'un équipement adapté aux pièges de la zone. Cela ressemble à un RPG, sauf qu'ici, il n'y a pas de points d'expériences, seulement des armures, des armes et des artefacts. Comme dans Shadow of Tchernobyl ? Là encore, oui et non... La gestion du matos est un domaine où on retrouve ses marques, mais où beaucoup de choses ont changé.

Chasser des artefacts ? Aussi fun que de capturer des pokémons !

Objets centraux du jeu, les artefacts se trouvent près des anomalies, ces sortes de pièges étranges créés par la zone. Ils ont tous une fonction : réduire la radioactivité, empêcher les saignements, courir plus longtemps, etc. Dans le premier opus, il n'y avait qu'à se baisser pour collecter ces items sautillants, dont la majorité était inutile, voire carrément encombrante quand le moindre gramme comptait dans la gestion du sac à dos. Ici, il faut dépenser du temps, de la sueur et du sang pour récolter ces bidules. Et cette fois-ci, leur utilisation est quasi vitale. En trouver est presque indispensable, non seulement pour leurs vertus, mais aussi pour leur prix exorbitant sur le marché.

stalkerclearsky_007.jpg Mon détecteur High Tech signale un bel artefact au milieu de ce nuage d'acide...
Dès que votre écrou (il est encore de la partie) révèle une anomalie, il faut immédiatement sortir son détecteur, car – première constatation – les artefacts sont invisibles. Au début du jeu, vous aurez une sorte de compteur Geiger qui émet une série de « bips » lorsqu'un artefact est dans les parages. Plus vous serez près du trésor, plus le rythme s'intensifiera. Par la suite, vous débloquerez évidemment de meilleurs détecteurs. Alors sur le papier, ça a l'air fastoche d'aller chasser l'artefact. Pourtant – deuxième constatation – ceux-ci ne se trouvent jamais à proprement parler à coté d'une anomalie, mais au CENTRE d'un champ d'anomalies. En gros, aller en chercher un équivaut à parcourir un labyrinthe dont les murs veulent vous attraper pour vous manger. Quand on sait que la radioactivité limite souvent votre temps d'action, il faudra vraiment mériter sa méduse anti-radioactivité ou son oursin d'endurance. Heureusement, vous ne regretterez jamais vos efforts, bien au contraire. Le nombre très élevé de zones radioactives, les saignements incessants lors des combats, le manque de médikit, la limitation de votre équipement et la faiblesse des armures pendant tout le début du jeu vous obligent à trouver des solutions, et ces bidules en font partie.

Pimp My Kalashnikov


stalkerclearsky_011.jpg Explorer le monde la nuit, c'est dur...
Il faut donc absolument explorer le monde. Et pas seulement pour trouver des artefacts ! En effet, une des nouveautés très appréciable du jeu, c’est que l'argent est compté. Passé les premières heures, le tatoué du premier opus achetait sans trop de problèmes tout ce que les marchands mettaient à sa disposition. L’argent ne valait rien, l’exploration était inutile. Ici, il faudra faire des quêtes annexes et vendre beaucoup de choses pour espérer progresser convenablement. Oui, car – ouvrons une petite parenthèse – il est possible de finir le jeu en quelques heures en passant à coté de toutes les surprises qu'il vous réserve. C’est ce que j’ai personnellement fait lors de ma première partie, et j’ai vraiment eu tort. Les dernières heures ont été extrêmement pénibles : mon manque de protection et mes armes bas de gamme m’ont fait abuser plus que de raison de la quicksave. N'oubliez jamais que Stalker Clear Sky est un jeu qu’on se doit de parcourir lentement. Fermons la parenthèse.

L'argent a une grande importance, certes, mais comment le dépenser ? Outre des armes et des combinaisons disponibles chez les marchands de la zone, on peut demander à des mécanos de modifier celles qu’on possède déjà. Et ça, c’est une autre des innovations gagnantes de ce soft. La modification d’armes est ici tout sauf accessoire. Non modifiées, elles sont le plus souvent insupportablement imprécises et ont tendance à s’enrayer au bout de quelques centaines de balles. A moins de faire un peu de tuning, on se retrouve vite démuni face à l’adversité. Attention par contre ! Ça coûte cher et nécessite de faire des choix. Je m’explique.

stalkerclearsky_003.jpg Ce sera plus clair si vous regardez directement comment c'est foutu
Prenez une AK 47, toute normale, toute basique, sortant d’un conflit en Tchétchénie. Les Xibits locaux vont la trouver toute nulle et se foutre de votre gueule. Ils vous proposeront donc, à la carte, une ribambelle de modifications. Canon plus long, crosse légère absorbant le recul, percuteur permettant une plus grande cadence de tir, vous aurez l’embarras du choix. Mais attention, ces améliorations sont le plus souvent hiérarchisées sur plusieurs niveaux : deux modifications du premier niveau étant nécessaires pour en effectuer une du deuxième niveau, et ainsi de suite. Le problème, c’est que toutes ces modifications ne sont pas forcément compatibles entre elles. Le remplacement de la culasse pour une meilleure cadence de tir (modification de premier niveau) vous empêchera par exemple de changer de canon pour une meilleure précision (modification de second niveau), mais permettra d’un autre coté un rééquilibrage des pièces accentuant encore la cadence de tir. Pour l’AK47 comme pour la plupart des fusils d’assaut, vous aurez globalement le choix entre augmenter la cadence de tir et gagner en précision. Et si vous comptez éviter ce choix, vous ne dépasserez pas le premier niveau de modification et aurez une arme médiocre. C’est peu clair ? Retenez juste qu’il faut faire des choix dans les modifications de ses armes et de ses armures.

Gare aux grenades

stalkerclearsky_006.jpgLa bataille contre les zombis est lancée
On a beau être ouvert sur le monde et aimer se promener tel un hippie au milieu des conifères des forêts Ukrainiennes, on ne peut pas échapper aux combats. Et comme je l'ai dit plus haut, ils sont bien ardu-cœur (traduction française de Hardcore). Vos ennemis se défendent très bien, même dans les niveaux de difficulté les plus bas. Ils s'organisent, tentent de vous prendre à revers... Bref ont une IA correcte, telle qu'on l'attendrait dans tous les jeux. Mais un détail vient gâcher le tout. La zone leur confère un pouvoir étrange, celui de lancer des grenades comme les américains lancent des missiles : chirurgicalement. Par soucis de ne jamais faire de dégâts collatéraux, leurs bras bioniques calculent systématiquement la trajectoire de la bombinette pour qu'elle explose à VOS PIEDS ! Jamais ils ne ratent leur coup, même quand vous êtes éloigné d'une cinquantaine de mètres... Quand on sait que le recordman du monde du lancer de pignes (pommes de pin en landais) n'a jamais réussi à aller au delà de 45 mètres, on pouffe. Cette imperfection de l'IA est odieusement frustrante, dans le sens où elle vous oblige constamment à bouger de votre cachette pour éviter l'explosion.

Le problème, c'est que bien souvent, votre espérance de vie à découvert n'excède pas trois secondes. La barre de vie diminue très vite, chaque balle vous fait saigner, et les bandages et les médikits sont rares. La gestion des grenades rend le jeu inutilement plus difficile, mais pour une fois qu'on vous prend pour de vrais joueurs, avec des couilles, des vraies, pas des couilles en plastique de casual-gamers, vous n'allez pas non-plus vous plaindre...

Blanc Balafré et les 7 Factions

stalkerclearsky_009.jpg Le menu résumant l'état de votre faction et de son ennemie... Mouais...
Grande nouveauté du jeu, les factions se partagent le territoire et se battent entre elles. Elles sont sept. Il y a celles que vous pouvez décider de rejoindre : le Firmament, les Stalker, les Bandits, le Devoir et la Liberté ; et celles que vous êtes condamné à combattre : les rebelles, les militaires et les monolith. Sur le papier, ça aurait pu être fun. Imaginez qu'il soit possible de diriger une faction et d'éradiquer toutes les autres en prenant le contrôle de l'intégralité de la zone ! Ça aurait été grand ! Mais ici, c'est plus classique. Le jeu se découpe quelques environnements, et chaque faction se limite à un petit périmètre de champ de bataille. Par exemple, Le firmament et les rebelles ne se trouvent que dans les marais, l'environnement du début. Aucun membre de ces factions ne sortira de cet espace. Pourtant, les checkpoints permettant de passer entre les environnements ont été multipliés, rendant la progression à travers la map globale beaucoup moins linéaire que dans le premier opus. Mais que peut-on contre les pantouflards ?

stalkerclearsky_010.jpgLa tour de guet en question
Que pense-je des combats entre factions vous demandez-vous ? Qu'ils sont bien pourris à vrai dire... Est-ce un problème de bugs ? C'est difficile à dire. Toujours est-il que la guerre est lancée au moment où vous rejoignez la faction. Personne ne vous attend et c'est à vous de suivre les groupes de combattants partis massacrer leurs adversaires. Déjà, le peu que j'ai pu voir avant que tout ne bugue était peu convaincant. On me demandait d'aller attaquer des endroits sans intérêt et de les conserver pour aller en capturer d'autres par la suite. Ça aurait pu être amusant si j'avais dû capturer des objectifs intéressants, comme la tour de guet que tout le monde a vu dans les premières vidéos de gameplay. Et ça aurait été encore mieux si, une fois cet objectif capturé, les ennemis s'organisaient entre eux avec une véritable stratégie de reconquête, histoire de vous obliger à chercher au préalable les meilleurs couvertures et angles de tir. Ici, c'est mou, plat, ennuyeux, répétitif. Mais de toutes façons, vous risquez d'être confrontés à des bugs plus décourageants encore que cette fadeur. Personnellement, j'ai nettoyé la base du devoir de fond en comble, et les idiots de la liberté, sans qu'il subsiste le moindre ennemi, restaient indéfiniment sur le pied de guerre. Ils étaient restés bloqués ces guignols de PNJ... Non, la guerre entre les factions n'est pas une réussite, mais sachez qu'y participer vous permettra parfois quelques avantages (comme un fusil de sniper très performant quand vous rejoignez la liberté par exemple).

Alors ?

Avant les patchs, le nombre de bugs était assez ahurissant et gâchait tout le plaisir. Mais maintenant, il n'y a vraiment aucune raison de le bouder. Certes, c'est un jeu kleenex, avec un potentiel de rejouabilité très faible (une seule fin !), un multijoueur miteux, un approfondissement décevant du scénario originel. Mais le principal est là. Même si elle est dégradée, on retrouve cette ambiance inimitable, et l'amélioration du gameplay et des graphismes en font un jeu (presque) à la hauteur des espérances des fans. En plus, en y jouant, on se distingue de ces sinistres casual-gamers. Je vous le conseille.


Configuration de test :
Carte mère : J'ai pas envie de vous montrer que je me suis fait rouler
Processeur : Intel Core 2 Duo E6550 @2.33 Ghz
Carte graphique : Ati Radeon 4850 (Saphire)
Mémoire vive : OCZ Platinium 2x 1 Go PC6400 R2
par lepape 4 commentaires, dernier par Seventhwave
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Commentaires

BUG

System Failed
Nb msg : 206
(#1) 13 novembre 2008 à 19h23
Merci, j'attendais justement ce test pour savoir si je devais me le procurer
Ceux qui savent ne parlent pas. Ceux qui parlent ne savent pas. Le sage enseigne par ses actes, non par ses paroles.
Zork

Webmaster
Nb msg : 1847
(#2) 14 novembre 2008 à 05h10
Ah ces ignobles grenades !! Elles m'ont fait prendre une pause, j'en pouvais plus. Merci d'avoir pris le temps de nous témoigner tes impressions sur le titre. Pour rejoindre ce que tu dis, je trouve aussi, malheureusement, que l'ambiance s'est un peu dégradée, et c'est un peu dommage, car c'est réellement ça qui faisait le charme de STALKER. Enfin, même s'il y a des réussites, comme les améliorations des armes, j'ai tenté un peu de participer à la guerre de gaction du marais, mais ça n'avait vraiment aucun intérêt, comme tu le dis. C'est pas encore ça donc, mais les idées sont là. Qui sait, peut être que la prochaine fois ce sera la bonne.

Par rapport à STALKER, ne trouves-tu pas que la zone est un peu trop reparcourue de la même façon ?
Webmaster et fanboy id Software.
lepape

Rédacteur
Nb msg : 82
(#3) 14 novembre 2008 à 13h48
Ya assez peu de nouveaux environnements, mais ils sont assez interessants (la forêt rouge quoi !!!! Moi ça m'a tapé dans l'oeil. Et le Marais est très beau tu trouves pas ?) Et les autres ont été un peu modifiés. Moi ça m'a pas trop gêné, je pensais au début mais non.
[Édité par lepape le 14/11/2008 à 13h49.]
Je voue un culte aux FPS. Surtout s'ils sont violents!
Seventhwave

Râleur
Nb msg : 873
(#4) 14 novembre 2008 à 13h50
Depuis que j'ai réinstallé Windaube, il y a deux jours j'ai un bug : plus aucun texte ne s'affiche



Super
Les FPS, c'est de la merde.
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