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Sam Gideon est dans la place
Après une incursion réussie dans l’univers des beat’em all avec le flamboyant Bayonetta, les francs tireurs de PlatinumGames se lancent dans la grande foire aux TPS et nous livre leur dernier né Vanquish. Epaulé pour l’occasion par Shinji Mikami, rien de moins que le créateur de la série des Resident Evil (excusez du peu), le studio japonais a voulu se donner les moyens de ses ambitions pour dynamiter un genre dominé par les Uncharted et autres Gears of War. Alors, le nouveau venu Sam Gideon saura-t-il trouver sa place parmi les Nathan Drake et autres Marcus Fenix ?


La guerre (froide) des étoiles

La station Providence
Victime d’une explosion démographique sans précédent entrainant pénurie de ressources et crises énergétiques et politiques à répétition, l’humanité n’est pas au mieux dans le futur décrit par Vanquish. Sa survie repose désormais sur la station spatiale américaine Providence, à la fois poumon artificiel de la Terre et arme de dissuasion massive. Alors, lorsque des terroristes de l’Ordre de l’Etoile Russe décident de prendre possession de la station et l’utilisent illico pour anéantir San Francisco et menacer New-York, il n’en faut pas plus à la présidente des États-Unis pour envoyer sur place le lieutenant-colonel Robert Burns à la tête de la fine fleur de l’armée américaine avec comme objectif l’expulsion à grand renfort de roquettes des intrus. Les marines seront accompagnés dans leur tâche par Sam Gideon, jeune recrue de l’agence DARPA (et héros du jeu) également chargé de retrouver le docteur François Candide, architecte de la station et seul capable de mettre fin à la menace terroriste. Si Sam ne peut pas compter sur la même expérience et le même tour de biceps que les soldats de Burns, il dispose d’un autre atout de taille : l’Augmented Reaction Suit (ou ARS), une armure de combat ultramoderne conférant à son porteur une puissance et une vitesse de déplacement hors du commun. Et autant dire que celle-ci ne sera pas de trop face à la horde de robots géants soviétiques qui déferlent sur Providence

Les environnements sont plutôt réussis
A la lecture du paragraphe précédent, on aura deviné que le scénario de Vanquish, avec ses grands méchants russes, ses personnages forts en gueule et son univers de SF stéréotypé, lorgne davantage vers la série B du samedi soir que vers Guerre et Paix. Ce parti pris assumé, dont le jeu ne déviera jamais tout au long de ses 5 actes et accentué par la réalisation très old school des cinématiques (mention spéciale à la synchronisation labiale de la VF complètement ratée), constitue l’une des marques de fabrique du studio, plus habitué à peaufiner le gameplay de ses titres que leur scénario.
Avant d’aborder le gameplay justement, un mot sur l’identité visuelle de Vanquish : si la trame du jeu témoigne d’une inspiration plutôt occidentale, le design général de la station Providence et de ses protagonistes rend de son côté hommage à la culture SF japonaise, avec ses nombreux mechas et ses environnements clairs métalliques. On regrettera juste que les différents niveaux de la station Providence, bien que réussis et plutôt agréables à explorer, manque de variété (à l’exception d’un petit aparté dans la seconde moitié du jeu). On saluera en revanche la réalisation technique sans reproche du titre, qui a le bout goût de ne pas reproduire l’épisode Bayonetta (portage moyennement réussi de la version Xbox 360) et de proposer un jeu fluide, ce qui est la moindre des choses pour un titre aussi dynamique.

Furious Sam

Les unités d'artillerie sont très pratiques
Passons au gameplay donc. Après un tutorial plutôt complet (qu’il est plus que conseillé de ne pas zapper !), le jeu commence directement par l’assaut de la station et l’atterrissage un brin mouvementé de Sam au cœur de la mêlée américano-russe sur la zone d’embarcation. Autant le dire tout de suite, pas question dans ce premier niveau de se retrouver face à 2-3 ennemis à dégommer et des bonus de régénération à foison, ici l’opposition se veut, dès le départ, massive, puissante et jamais en manque de ressources pour mettre des bâtons dans les roues de notre héros. On apprécie alors d’autant plus la possibilité offerte d’utiliser les armes ennemies pour notre propre compte, comme les imposants bipèdes mécaniques qu’il est possible de piloter après avoir délogé le précédent propriétaire d’une rafale de fusil bien placée, ou les unités d’artillerie, bien pratiques pour abattre les vaisseaux ennemis chargés de renforts. Le caractère massif des affrontements est accentué par la présence régulière au côté de Sam des marines, qui se montrent cela dit bien plus efficaces pour détourner l’attention des ennemis que pour les éliminer. Ceux-ci ne manquent pas alors de faire appel à Sam pour les soigner, une bonne action tout à fait dispensable mais récompensée par l’obtention d’un précieux item d’arme.

Les combats de boss sont absolument épiques
Baptisé BLADE, le système de gestion des armes de la combinaison de Sam lui permet de matérialiser dans ses mains une arme parmi les trois disponibles dans son inventaire (accessible depuis la croix directionnelle, la direction gauche étant dédiée aux grenades). Fusil d’assaut, mitrailleuse lourde, fusil à pompe, mais aussi lance roquettes, lance disque ou fusil de sniper (8 armes au total), Vanquish nous la joue classique mais efficace, avec un feeling des armes très arcade. Il est possible d’échanger l’une des armes de l’inventaire par une autre disponible au sol, et les items d’arme récupérés ça et là sur le champ de bataille permettent d’offrir une recharge en munitions ou une upgrade de l’arme si le chargeur de celle-ci est déjà plein. Un système plutôt astucieux, qui invite le joueur à varier régulièrement son arsenal pour monter le niveau de ses armes. Mais le véritable atout de Sam, on l’a dit plus haut, est son armure ARS. Elle lui permet d’abord de glisser à grande vitesse, ce qui s’avère bien pratique pour se sortir d’une situation périlleuse ou atteindre rapidement un groupe d’ennemis. Elle lui offre également la possibilité de temporairement ralentir l’action, ce qui facilitera le ciblage des ennemis. Attention toutefois à ne pas abuser de ces fonctions sous peine de provoquer une surchauffe de la combinaison, rendant Sam momentanément vulnérable aux assauts adverses. La jouabilité de Vanquish nécessite un léger temps d’adaptation mais une fois maîtrisée, diriger Sam devient un vrai plaisir, avec des commandes qui répondent de manière impeccable.

Dérapages contrôlés

Vanquish laisse peu de place pour le répit
Toutes ces capacités contribuent à rendre le gameplay du jeu incroyablement jouissif. Déraper au ralenti entre les jambes d’un robot géant tout en mitraillant les ennemis alentour ou passer en mode bullet time après une roulade pour anéantir une escouade entière, le tout entrecoupé d’apparitions fracassantes de boss gigantesques ou de séquences homériques d’assauts groupés sur les forces ennemis, tout cela constitue le pain quotidien du joueur de Vanquish. La classe made in PlatinumGames qui montre là un sens de la mise en action parfaitement maîtrisé. Nerveux, intenses, les combats s’enchainent à un rythme soutenu et les séquences d’anthologie s’accumulent avec délice, même si l’on peut regretter certaines redites dans les affrontements, avec notamment des boss qui reviennent à plusieurs reprises lors de la campagne (certes dans des environnements différents afin de varier l’approche du combat). On apprécie également l’absence de concession faite sur l’autel de la casualisation à outrance. Car si Vanquish propose le sacro-saint auto-regen désormais inévitable dans les productions récentes, le jeu assume son ascendance japonaise en proposant un challenge plutôt relevé (même en Normal). L’apprentissage pourra paraitre rude pour certains (qui pourront heureusement se rabattre sur un mode facile avec visée automatique), mais une fois les subtilités de l’ARS maîtrisées, la suite du titre est un pur plaisir tout au long des 6-7 heures de la campagne.

Encore un qui va regretter d'être venu !
Pardon ? Vous avez bien dit 6-7 heures ? Et oui, puisqu’il faut bien aborder les défauts, autant y aller franco : Vanquish est court, très court. Certes, on évite les 4 heures de jeu annoncés à tort avant la sortie du jeu, mais il faut bien reconnaitre que même pour la génération de consoles actuelles, Vanquish joue les radins sur la durée. Il s’agit sans doute là du prix à payer pour bénéficier d’un solo sans véritable temps mort, mais l’on est aussi en droit de penser que le jeu aurait pu offrir quelques séquences de combat ou quelques boss supplémentaires sans que cela nuise au plaisir ressenti. Ce défaut est d’autant plus regrettable que le jeu a peu à offrir une fois terminé : certes, l’aventure solo est suffisamment prenante pour que l’on ait envie de s’y frotter une nouvelle fois, certes on peut toujours s’essayer aux modes de difficulté supérieurs, débusquer les statues de Pangloss disséminées tout le long de l’aventure ou se lancer dans le très exigeant mode Défi, mais rien ne vient véritablement compenser l’absence de mode multi-joueurs, alors même que le style du jeu semblait s’y prêter... Les amateurs de scoring trouveront donc en Vanquish un terrain de jeu idéal, pas sûr que les joueurs occasionnels puissent en dire autant.

Conclusion

Pour sa première incursion dans le domaine des TPS, Platinum Games réalise avec Vanquish un titre nerveux et spectaculaire qui mérite le détour. Défouloir de grande classe, le titre offre un gameplay réussi et exigeant qui réserve son lot de séquences épiques. Dommage qu’une durée de vie trop courte et surtout l’absence de mode multi-joueurs viennent ternir cette bonne impression globale. Reste tout de même une expérience intense à côté de laquelle il serait dommage de passer, même si celle-ci ne dure que quelques heures.


par Mighty_Max Commenter
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