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Clandestine, le TPS de hackeurs
Clandestine est un TPS d'infiltration danois développé par le jeune studio Logic Artists, dont il s'agit du deuxième jeu après un RPG au tour par tour. Qu'est-ce qui différencie Clandestine des autres shooters à la troisième personne ? Tout d'abord, son background, puisque le jeu se déroule dans les années 1990, pas si exploitées que ça dans le monde vidéoludique, ensuite son personnage principal qui est une héroïne loin des clichés habituels et enfin par la touche de hacking apportée par le titre. Ces trois éléments suffiront-ils à faire du jeu une réussite ? Réponse dans notre test.


Retour dans les années 1990

Understood ?
Clandestine débute en 1996, quelques années après l’effondrement de l'Union soviétique. Une série d'incidents et de meurtres d'anciens agents des services secrets vétérans de la Guerre froide  – des deux côtés du Rideau de fer –  ont mis le monde de l'espionnage international en alerte élevée. Pour faire face à la menace, les officiels de la CIA et du FSB mettent sur pieds une équipe opérationnelle composée de Katya Kozlova, une technicienne qui va rapidement devenir un agent de terrain, assistée de Martin Symborski, un hacker. Les deux compères sont donc envoyés en première ligne pour mener l'enquête entre Amérique du Nord et Europe. Honnêtement, je dois dire que l'histoire m'est un peu passée au-dessus de la tête.
Les cinématiques sont chiantes comme un mauvais PowerPoint
Il faut bien avouer pour ma décharge que les cinématiques sont totalement ratées, composées d'animations rigides et irréalistes et de doublages soporifiques. Pour couronner le tout, on dirait que les personnages sont des marionnettes avec une bouche qui s'anime aléatoirement quand ils parlent. Tous les éléments étaient donc réunis pour que l'on passe rapidement les cinématiques pour se retrouver directement dans le cœur du jeu.

Gameplay

L'interface du hackeur
Clandestine est un jeu proposant un gameplay coopératif asymétrique. Si les deux joueurs œuvrent ensemble, ils le font de manière différenciée : l'un des deux contrôle l'héroïne, tandis que l'autre sert de support en incarnant le hacker. Concrètement , cela veut dire que le joueur qui incarne Katya sera plongé dans l'action, assisté de son hacker qui fait également office d'ange gardien, d'assistant et même de support tactique.
C'est quoi le code ?
Le hackeur a en effet un rôle essentiel dans le jeu, puisqu'en contrôlant les caméras, il est les yeux de Katya. Il peur repérer les ennemis et les marquer sur la carte, ouvrir les portes, pirater des ordinateurs, désactiver les détecteurs de métaux, activer des pièges et même envoyer de la vie et des munitions. On regrette toutefois que le piratage soit un peu lassant à la longue, et souvent avec un maigre résultat. Par exemple, tous les ordinateurs peuvent être piratés dans le jeu, mais concrètement, seuls deux ou trois apportent des éléments utiles à la réalisation des objectifs. Bien souvent, on se retrouve à lire des courriels du style « on mange ensemble ce midi ? », ce qui est peu encourageant.
Le hack de PC n'a pas grand intérêt
Dans ce contexte, pourquoi perdre du temps à pirater les ordinateurs ? Il aurait pu être pertinent, par exemple, d'afficher des plans de salles secrètes que l'on ne puisse ouvrir qu'avec des informations trouvées dans les ordinateurs piratés (plans, etc.). De la même manière, tout l'imaginaire de l’espionnage est globalement absent du jeu et on regrette, par exemple, qu'il soit impossible de prendre des photos, d'utiliser des gadgets...

Le joueur qui héberge contrôle Katya
Le joueur qui héberge la partie contrôle Katya et celui qui la rejoint contrôle Martin. Il est d'ailleurs frustrant que les deux joueurs ne puissent pas intervertir les rôles entre deux parties ; tout comme il est frustrant que jouer en coopération avec un ami ne fasse pas progresser l'histoire dans les deux parties. Si je joue en coopération en incarnant Katya avec un ami incarnant Martin et que l'on arrive au niveau trois ensemble, si l'on veut reprendre la partie au même endroit, il faudra le refaire dans la même configuration, car si Martin hébergeait la partie, il serait obligé de recommencer au début du jeu. Et autant vous le dire tout de suite, le jeu en solo n'a absolument aucun intérêt tant le jeu a été pensé à deux. En solo, le joueur contrôle les deux personnages, devant passer de l'interface TPS à l'interface de hack régulièrement, ce qui entache le rythme tout comme l'immersion.

Et hop, il ne me voit pas
Si l'on peut arriver à passer par dessus les quelques problèmes décrits ci-dessus, celui qui est difficilement franchissable est celui de l'intelligence artificielle du titre. Disons-le tout de suite, tout est raté à ce niveau-là, malheureusement. Car finalement, c'est ça qui fait la différence dans un jeu d'infiltration réussi et un jeu qui manque de challenge  – voire, qui est risible. Difficile cependant de jeter la pierre sur un petit studio indépendant, quand l'un des blockbusters de l'année ne fait guère mieux... Mais tout de même, vous pourrez sans aucun problème courir devant un garde sans qu'il ne vous voie ni ne réagisse outre mesure. Pire, tuer l'un des deux policiers en face de vous en lançant une grenade ne fera pas réagir le deuxième qui est juste à côté (mais genre, épaule contre épaule).
Le jeu peut vite se transformer en n'importe quoi
Globalement, on passe plus de temps à utiliser les failles de l'IA qu'à affronter cette dernière et l'on se retrouve rapidement à exploiter tous les bugs et les failles du jeu. C'est dommage, car il y avait là un vrai potentiel. Et autant dire que pour un jeu d'infiltration, cela ruine totalement l'expérience de jeu. Et ceci d'autant plus que les déplacements du titre sont affreux, avec une héroïne insupportable à manœuvrer (et ne parlons pas du système de couverture), alors que l'on attendait justement le jeu sur ce point précis : une héroïne qui se faufile, à la Jade de Beyond Good & Evil.

Ceci est un feu d'artifice au-dessus de Paris
Clandestine était censé sortir en version définitive au mois de février 2015 (notre aperçu du jeu date d'ailleurs de décembre 2014) mais est resté quasiment une année supplémentaire en accès anticipé. Et pourquoi ? En effet, le jeu n'a que peu évolué depuis notre aperçu en 2014. Les bugs sont toujours présents (moins nombreux, certes) et graphiquement, le jeu est tout simplement hideux. Le jeu exploite (mal) l'Unity Engine et propose des graphismes datés : pas de physique, des animations ridicules et rigides, des maps vides et des textures horribles.

Conclusion

A l'heure de faire le bilan, Clandestine est une vraie déception. Malgré un concept de base extrêmement original proposant de la coopération asymétrique et un univers sous-exploité dans les jeux vidéo, les développeurs ont raté la transformation de l'essai à cause d'une réalisation terriblement datée. Pourtant, il ne suffisait de pas grand chose pour en faire un grand jeu, tant les idées de base sont bonnes, mais elles sont ici terriblement mal exploitées et il est donc difficile de recommander le jeu, d'autant que son prix supérieur à 20€ le place dans le haut de gamme du jeu indé.


par utr_dragon 1 commentaire par Macfay
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Commentaires

Macfay

méga padawan de la mort
Nb msg : 85
(#1) 19 décembre 2015 à 09h32
ça a l'air bien sympa !
Etudiant en informatique (Gestionnaire en maintenance et Système informatique) mais passionné avant tout !

Desktop : i7 3770k / 16Go RAM / GTX 970 / SSD 250go / HDD 3to
Laptop : i7 4700hq / 8go RAM / GTX 840M / SSD 120go / HDD 1to

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