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Le COD annuel est un Black Ops
Il revient tous les ans à la même période et sa qualité est également variable annuellement. Vous l'aurez compris, je parle bien évidemment du beaujolais de l'épisode annuel de COD. Sorti en 2012, Call of Duty : Black Ops 2 avait déjà tiré la série de la Guerre froide jusqu'en 2025 et Call of Duty : Black Ops 3, qui vient de sortir, prolonge cette expérience de guerre futuriste. Treyarch a appliqué à la lettre les recettes de ses succès passés en tentant de multiplier les effets, un peu à la manière des suites au cinéma, plus d’explosions, plus d’ennemis, plus de pouvoirs, plus de possibilités, plus de tout... Pari réussi ?


La guerre du futur, c'est compliqué

La sélection du personnage est une nouveauté
Au début de la campagne solo, vous aurez à choisir votre personnage (homme ou femme) et à le personnaliser. Si cet aspect de personnalisation issu des jeux de rôle peut paraitre sympathique de prime abord, il s'agit en fait d'une fausse bonne idée, la narration en prenant un sérieux coup. Car si habituellement les personnages de la série ont un déjà charisme proche du néant, on se retrouve ici aux commandes d'un personnage apathique, augmenté grâce à un implant au cerveau : l'Interface Neurale Directe (IND). Si les joueurs qui découvrent la licence peuvent s'arrêter là de l'intrigue pour profiter du jeu, les fans apprendront avec ravissement que le jeu est la suite directe du précédent opus. En effet, si Menendez, le grand méchant du précédent opus, est mis hors d'état de nuire, les attentats qu'il a organisés ont traumatisé le monde. C'est ainsi que peu de temps après ces dernières, plusieurs pays ont signé les « Accords de Winslow ».
Voilà ce qu'il arrive à un agent de la CIA repéré
Ces accords ont permis la mise en place d’un système antiaérien, appelé Défense antiaérienne par énergie dirigée (Directed Energy Air Defense ou D.E.A.D.) et une sorte de coopération internationale (sur le modèle de l'OTAN actuel). L’histoire commence avec une fuite massive des dossiers de la CIA comprenant notamment les noms et couvertures de ses agents à l’étranger. Ces derniers devenant maintenant une cible facile pour toute organisation criminelle, vous êtes envoyé en première ligne pour les récupérer, de Singapour à l’Égypte. La campagne solo lorgne facilement vers Inception, avec des allers et retours, pas toujours évidents à suivre, entre différents rêves (accessibles grâce à l'IND) et réalité. La qualité d’écriture n’atteint pas les classiques de la SF, ce qui rend ce scénario bien brouillon, avec une narration maladroite, jonchée de surenchère sans queue ni tête...

Ici, mon allié me vise, dos à l'ennemi. Vive l'IA !
À côté de cela, et alors que les manques dans le scénario sont criants, le gameplay, lui, est plutôt sympathique. En effet, l'ajout de zones plus grandes réduit l'effet de shooter couloir et les développeurs ont ajouté quelques améliorations neuronales qui vous viendront en aide pendant les combats. Ainsi, vous aurez à votre disposition des capacités réparties en trois grandes familles : l'un permettant de contrôler et manipuler les machines, l'autre centrée sur l'amélioration des capacités du joueur et la troisième mobilisant des capacités télékinétiques comme des nanorobots qui peuvent enflammer vos ennemis. Par ailleurs, cette campagne peut intégralement se jouer à quatre joueurs. Ceci est bien entendu à double tranchant.
Un COD sans explosions, ça n'existe pas
D'un côté, cela permet de faire un peu passer la pilule du scénario bidon en permettant de se concentrer sur l'action avec ses potes, mais de l'autre, cela a tendance à lisser la campagne et retirer les choix et les différents embranchements qui étaient caractéristiques de la série. On reste néanmoins dans la grande tradition de la série, et l'ajout d'implants neuronaux n'a pas pour autant rendu le jeu cérébral. Il s'agit toujours de flinguer tout ce qui bouge sur fond d'explosions, au point d'ailleurs que l'action en devient souvent désordonnée. Heureusement, l'intelligence artificielle ennemie frôle le néant, et vous n'aurez donc pas à vous soucier de stratégie.

Le multi est une affaire de spécialistes

On a ajouté le wallrun et on veut que vous le voyiez
En multijoueur, ce nouvel opus reprend bien évidemment tout ce qui a fait le succès de la série, avec des parties où le nombre de joueurs est réduit, sur des cartes petites ou moyennes, ce qui rend le tout assez frénétique d'autant que le teamplay est totalement délaissé au profit de la performance personnelle. Le système de création de classes introduit dans le dernier opus est conservé, mais doublé des spécialistes. Les joueurs arrivent désormais au combat en choisissant une classe donnant des capacités spéciales, et c'est à eux de trouver une classe qui convienne le mieux à leur façon de jouer. Comme d'habitude, les modes de jeu sont nombreux et il y en aura pour tous les goûts, même si les modes de jeux les plus plébiscités seront toujours les TDM et autres kill confirm.
C'est bon, zavez bien vu ?
Un nouveau fait son apparition : Safeguard, où les joueurs doivent escorter un robot jusque dans la zone ennemie. Comme d'habitude, vous aurez 12 maps disponibles au lancement, plus celles ajoutées par lot de 4 dans les DLC. Le jeu introduit des déplacements verticaux et horizontaux, avec des doubles sauts et du wallrun, et si c'est nouveau pour la série, c'est quand même existant depuis 1999 partout ailleurs et ne révolutionne pas le genre.


Les zombies sont dans la place

Le mode zombies vous donnera du fil à retordre
Le mode Zombies, très populaire sur le précédent titre de Treyarch fait ici son grand retour. Il s'agit d'un mode de jeu coopératif jusqu'à quatre joueurs dans lequel vous devez survivre à des vagues de zombies en progressant dans un vaste niveau. Si jusqu'à présent les niveaux étaient toujours des bâtiments clos, avec des ouvertures par lesquelles pouvaient passer les morts-vivants, on voit ici apparaitre des niveaux très ouverts dans une campagne entière baptisée Shadow of Evil. Cette campagne verra des niveaux évolutifs, et vous aurez même à prendre le train pour vous déplacer d'une zone à l'autre. Ce mode de jeu est assez sympathique, bien que très difficile, et rendu encore plus ardu à cause de l'absence de serveurs dédiés. La semaine après la sortie, il était impossible de trouver une partie (le serveur browser remplissait des lobbies de 16 joueurs pour une partie à 4, ce qui faisait planter systématiquement le jeu), après quelques patchs, la recherche de joueurs a été améliorée, mais probabilité de tomber sur un hôte avec une connexion pourrie est tellement élevé que le jeu se transforme souvent en diaporama façon Powerpoint, et si l'hôte quitte la partie, le jeu sera incapable de réattribuer l'accueil à un autre joueur et tout le monde sera déconnecté.

À vous d'incarner la bête
Cette campagne se déroule dans les années 1950 et vous fait incarner l'un des quatre personnages (un magicien, un boxeur, une actrice et un policier) en proie avec des zombies ayant envahi la ville. On notera l'apparition d'une mécanique nouvelle, qui vous permet d'incarner « la Bête ». À certains autels, vous pourrez vous transformer en monstre à tentacules, crachant des éclairs et réduisant en miettes les morts-vivants. Ce monstre est incroyablement fort, mais vous ne pouvez l’incarner que pendant un temps limité à 30 secondes. L'état de bête permet d'être ignoré par les ennemis, ce qui vous permettra de souffler un peu lorsque la nécessité se fera sentir. Cet état permet aussi de disposer de capacités spéciales, notamment le corps-à-corps, qui en plus de défoncer plus facilement les zombies permet de casser certains objets ou portes pour découvrir des bonus ; en plus du corps-à-corps, la bête possède le grappin, permettant également de se débarrasser des ennemis, notamment les parasites qu'il sera possible de gober, mais également d'atteindre des zones du niveau inaccessibles sous forme humaine ; enfin, la charge électrique peut paralyser ou ralentir les ennemis en fonction de leur puissance, mais permet également d'activer en électrifiant tous les objets électriques (distributeurs, etc.).

Des problèmes techniques impardonnables

Le jeu peut afficher de jolis environnements
Technologiquement parlant, Black Ops 3 est sans doute le plus beau des Call of Duty. Reste que les développeurs ne connaissent toujours pas la physique et que les éléments destructibles des décors se limitent à des bidons rouges (du futur !) qui parsèment les niveaux. Cela rend le titre finalement assez plat. Mais l'impardonnable est sans doute la myriade de problèmes techniques du jeu. En effet, celui-ci se voit affublé d’un nombre incalculable de bugs qui viennent littéralement plomber l’expérience, quitte à rendre le titre parfois injouable. La semaine de sa sortie, le jeu était à peine jouable si vous possédiez un processeur Intel (80% des joueurs, donc).
Rien que de voir cet écran à chaque lancement, ça me fout des boutons
Ceci a été corrigé avec un patch dédié, mais le jeu demeure extrêmement capricieux. J'ai rarement vu un jeu avec des performances si aléatoires. Ainsi, dans une même scène de la campagne solo, mettre toutes les options au maximum et toutes les options au minimum n'avait aucune incidence sur le nombre d'images par secondes – tant le jeu était dépendant du CPU au détriment du GPU. En solo comme en multi, les chutes d'images par secondes sont aléatoires et imprévisibles, ainsi une scène dans une grande arène avec des dizaines d'ennemis peut tourner à 60 FPS, puis à 22 une fois l'action terminée. Allez comprendre. Dans le mode zombies, c'est la même galère, avec un nombre d'images par secondes pouvant tomber en dessous de 10 lorsque l'on utilise la bête...

27 FPS en multi, même pas la peine d'essayer...
En plus d'une technique défaillante, la partie réseau est également bien à la traine. Si Call of Duty : Black Ops toujours, la partie réseau n’est pas en reste puisque les serveurs d’authentification tout comme les serveurs hébergeant les parties ont du mal à tenir la charge. On trouve ainsi des dizaines de codes d’erreur différente, déconnexions en pleine partie et ping qui explose parfois sans justification : cette expérience en ligne tient du réel calvaire. Même la campagne est affectée puisque certains joueurs ont eu des déconnexions du mode solo ! Il n'y a qu'à se rendre sur la page Metacritic du jeu et voir les scores donnés par les joueurs pour se rendre compte du problème...

Conclusion

Si Black Ops 3 s'ancre définitivement dans le futur, on peut affirmer que son gameplay s'est, lui, bien ancré dans le passé. Avec le plus gros éditeur du monde aux manettes et un studio composé de plusieurs centaines de développeurs qui font le même jeu tous les ans, on pourrait penser que le COD annuel s'améliore d'année en année, les développeurs apprenant de leurs erreurs. Mais, ce serait bien trop facile et il n'en est rien. Cette version PC que nous avons eue entre les mains est une honte sur le plan technique. Après plusieurs patchs, le jeu reste toujours instable, ce qui est quand même le comble pour le jeu AAA par excellence. De surcroit, on nous ressort encore la sempiternelle recette : campagne solo peu intéressante, multijoueurs classique et petite touche de mode zombies. Cependant, l'exaspération est bien là et cet opus est plat. Pas mauvais, juste dans la moyenne des COD, d'où la note moyenne.

Requiert une configuration hardware récente


par utr_dragon 3 commentaires, dernier par Xpierrot
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Commentaires

Shan

Correctrice
Nb msg : 101
(#1) 30 novembre 2015 à 18h52
Bel article, bien écrit et surtout agréable à survoler, juste pour voir les vignettes. On sent bien chez toi cette envie de publications riches, tant visuelles que rédactionnelles.
Ton argumentation est sans appel, au point que je vais déconseiller cet opus à ceux qui me demanderont mon avis, sauf à voir une grosse mise à jour comblant ces fautes techniques justement.
utr_dragon

Rédacteur en Chef/Dieu
Nb msg : 2503
(#2) 30 novembre 2015 à 21h48
Merci pour cet agréable commentaire
No comment !
Xpierrot

Responsable Hardware de Zeden
Nb msg : 1500
(#3) 01 décembre 2015 à 10h29
"Attention aux aphtes"
Marchez doucement car vous marchez sur mes rêves

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Le jeu a été testé sur une version PC commerciale fournie par l'éditeur.La configuration de test est la suivante :