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Le spectre se dévoile
Les constructeurs de périphériques pour gamers nouent parfois des partenariats avec les éditeurs de jeux pour en lancer des spéciaux à l’image de certains titres phares. C'est le cas de l'américain Razer, qui a choisi Starcraft II pour sortir une nouvelle gamme de périphériques. Il faut dire que le STR de blizzard explose tous les records de ventes avec près de cinq millions d’unités vendues (et encore, on ne parle là que des versions boite excluant les copies numériques très prisées des joueurs PC) et un multi très largement orienté vers la compétition. Cette gamme d’accessoires Starcraft II porte des noms d'unités du jeu : la souris Spectre, le clavier Marauder et le casque Banshee. Dans cet article, nous allons nous focaliser sur la souris, les autres membres de cette gamme seront bientot testés. Filaire et bardée de LED, voyons si ce Spectre conviendrait à Jim Raynor lui-même.


Caractéristiques techniques et fonctionnalités

Le site officiel de Razer nous présente les informations suivantes concernant son dernier modèle :
  • Légère, 5 boutons antidérapants
  • Capteur laser 5600dpi
  • Ultrapolling™ de 1000 Hz / 1 ms de temps de réponse
  • APM-Lighting System (Actions Par Minute)
  • Ajustement de la vitesse de clic des boutons
  • Mode Always-On™ (annule tout temps mort de reconnexion de votre souris)
  • Chemin de données 16-bit
  • Jusqu'à 500 centimètres par seconde et 50g d'accélération
  • Pieds en téflon Ultraslick™ silencieux
  • Connecteur USB plaqué or
  • Câble USB tressé d’environ 2 mètres
  • Compatible Windows XP/Vista/7 et Mac OS X 10.5.8 et supérieur
  • Garantie 2 ans
  • Prix : 77.99 €uro
La fiche technique est assez condensée, pour un prix assez conséquent.

Déballage

La boite surprend par sa forme originale qui met bien en valeur la souris, bien qu'un peu petite pour y mettre tout le discours techno-marketing habituel.


Un packaging au look du jeu

Une autre surprise nous attend à l'ouverture de la boite : il n'y a aucun bundle ! Pas de doc, pas de cd de driver, rien du tout. C'est une petite déception pour une souris destinée à des fans de Starcraft II, qui resteront donc sur leur faim en terme de goodies et devront aller télécharger le driver unifié sur le site officiel, pesant pas moins de 87 Mo. L'opération n'est pas si aisée qu'elle y parait, puisque la zone de téléchargement sur le site du constructeur est assez mal organisée et qu'il n'y a pas de driver spécifique pour la Razer Spectre, mais un driver unique baptisé « Razer Starcraft II », sur lequel nous ne manqueront pas de revenir. Pour la doc, il apparait que c'est un manque de notre exemplaire de test, mais l'on peut également la télécharger, sous la forme d'un PDF de 26 pages pas très sexy.

Présentation détaillée

Passons en revue les principaux points de ce mulot :

Prise en main & poids
La Spectre manque de rondeurs
La forme de la souris, assez anguleuse, n'est que moyennement satisfaisante, à croire que le look a primé sur le confort d'utilisation. Dès qu'on pose la main sur la Spectre, on sent que la position à adopter pour s'en servir n'est pas naturelle. Cela est aussi lié à sa faible longueur par rapport aux souris plus classiques, il manque de 1 à 2 cm. Du coup, la main est soit très en avant, et la molette ne tombe pas sous l'index, soit la main est très en arrière, et c'est le bouton latéral avant qu'on ne peux pas atteindre, à moins d'avoir une grande main.

On voit bien la faible longueur, vs une Logitech MX Revolution et une ROCCAT Kova[+]
Sur la balance, la Spectre pèse 84 g, ce qui est effectivement léger, comme indiqué sur la fiche technique. Le poids est toujours une question de préférence personnelle, c'est pour cela que certains constructeurs proposent des systèmes de poids réglables dans leurs produits.

Côté design et matériaux employés, on ne peut pas dire que c'est une réussite. L'ensemble, pourtant bien fini, fait un peu cheap, ce qui est inhabituel pour le constructeur.

Boutons & molette
Le bouton secret
Il n'y a pas de boutons à foison sur cette souris, Razer s'est contenté du minimum syndical, ce qui peut être surprenant pour une souris de cette gamme. Les boutons latéraux sont très proches l'un de l'autre sans réelle distinction entre les 2, si bien qu'au toucher, ils sont difficilement reconnaissables. Ils ne semblent pas spécialement anti-dérapant. Si Razer avait placé 2 autres boutons similaires sur la tranche droite de la souris, on aurait pu avoir une souris ambidextre, car il ne manque ça pour que la souris soit complètement symétrique.

La molette, crantée, est quant à elle assez précise mais elle ne propose pas de défilement horizontal, ce qui est pourtant bien pratique. Décidément, Logitech garde toujours une nette longueur d'avance dans ce domaine.

Si on retourne la souris, on découvre un autre bouton à 3 positions. Il permet de régler la force avec laquelle le bouton gauche doit être enfoncé pour déclencher le clic. Par défaut, il est réglé sur High. Sans la documentation, il est difficile de savoir à quoi il sert, puisqu'il n'y a pas de sérigraphie explicative.

Câble et connecteur
La souris, son câble tressé et son connecteur plaqué or
Le câble de la Spectre et son connecteur USB ont quelques particularités qui méritent qu'on s'y attarde quelques instants. Le câble est gainé de tissu, ressemblant aux tissus thermorésistant qu'on trouve notamment sur les câbles d'alimentation des fers à repasser. Cela change du plastique traditionnel, et cela a une incidence sur la tendance à prendre "le pli" qu'ont les câbles. Avec ce système, les détracteurs du filaire pour cet aspect viennent de perdre un argument.

Le câble de la souris se termine par un connecteur USB plaqué or, chose peu banale. L'or est le métal qui a la meilleure conductivité électrique, c'est le meilleur matériau à utiliser pour faire de la connectique performante. C'est pour cela que dans le domaine de l'audio haut de gamme, on trouve régulièrement des câbles d'enceintes avec des connecteurs recouverts de ce métal.

Mais dans le contexte d'une souris, on est dans le psychologique plus qu'autre chose. En effet, si les câbles audio à connecteurs en or peuvent trouver une certaine justification due au fait que le signal transitant dans les câbles est analogique, dans une souris, c'est du numérique qui passe. Peu importe le métal, du moment qu'il soit conducteur et que la prise USB soit faite comme la norme l'exige, il n'y aura pas de perte, ni de gain à ce niveau-là.

Système LED
On trouve en fait pas moins de 3 zones différentes illuminées par des LED sur cette souris :
  • Le logo StarCraft II, au milieu de la souris
  • 3 LEDS de chaque côté de la partie basse de la sourie
  • Une barre lumineuse sous la souris, comme un néon sous un bas de caisse de voiture tunée
Elles sont gérées et peuvent être éteintes de manière indépendante, et offrent des certaines fonctionnalités uniquement disponibles sous Starcraft II. L'intégralité des réglages se fait dans le driver.

Le driver

Impossible de ne pas voir la ressemblance entre le driver et le jeu : ils partagent la même interface. Les amateurs ne seront donc pas dépaysés par ce pilote qui permet de gérer, avec une seule application entièrement francisée, le « trifecta », le trio de périphériques Razer aux couleurs de Starcraft II.

On retrouve un paramétrage très riche, reparti en 5 onglets bien organisés :


5 onglets clairs et nets
  • Configuration des boutons : comme son nom l'indique, on peut paramétrer les boutons de la souris d'un profil particulier.
  • Ajuster les performances : ici, on choisit la sensibilité, la fréquence de polling du port USB (par défaut à 500 Hz).

    Paramètres avancés de sensibilité

    On peut aussi paramétrer jusqu'à 5 niveaux de sensibilité et passer de l'un à l'autre rapidement en dédiant un des boutons de la souris à cette fin.
  • Gestion des profils : les profils sont activables sur lancement d'une application, permettant ainsi d'avoir un profil par jeu. Pratique, il est possible de les exporter et de les importer, ce qui permet de les mettre en lieu sûr pour ne pas avoir à recommencer si un formatage du PC doit avoir lieu, par exemple.
  • Gestion des macros : la gestion des macros de Razer est aussi bonne que n'importe quelle autre gestion de macros : même fonctionnalités d'enregistrement et de paramétrage. Les délais entre 2 touches peuvent être saisis manuellement pour optimiser les séquences.


    Les macros sont très facilement réalisables et modifiables

  • Éclairage : ce panneau permet de gérer les 3 zones lumineuses, de manière indépendante. Pour chacune, on gère si elle est allumée ou pas, sa couleur par défaut, et si on veut qu'elle prenne en charge l'APM et les alertes qui sont 2 fonctionnalités exclusivement disponibles avec Starcraft II.

    Razer a intégré une fonctionnalité, l'APM, qui réveillera le progamer qui sommeille en vous : dans le jeu de Blizzard, la couleur des LED varie en fonction de votre nombre d'Action Par Minute. Les seuils sont paramétrables, mais par défaut, la plage va de 0 à 400 APM, avec un changement de couleur toutes les 50. Inutile donc indispensable pour mesurer votre skill.

    Concernant les alertes, quand une unité est attaquée, les LED clignotent, avec une couleur et un clignotement paramétrable.


APM et alertes

A noter qu'en jeu, vu la position des zones lumineuses, seule la barre de 3 LED du côté gauche est visible.

Et parce qu'il faut bien trouver un petit point négatif dans ce tableau idyllique, on pourra regretter que Razer n'est pas autorisé la saisie en azerty pour les champs permettant de saisir le nom des profils et des noms de macros : on bascule en qwerty automatiquement.

A l'usage

souris SCII avec LED couleur SCII sur tapis SCII...
Après quelques jours passés avec la souris, le constat est en demi-teinte. L'ergonomie générale ne nous a vraiment pas convaincu et c'est bien dommage. La glisse est bonne et le capteur précis, mais le fait de ne pas se sentir complètement à l'aise est vraiment pénalisant.

En revanche, le driver est un pur bonheur, avec une interface vraiment originale, homogène et aboutie, même dans sa version 1.01, mise à part le petit souci de clavier mentionné plus haut qui n'est pas vraiment gênant. On pourrait même imaginer qu'un jour, on puisse skinner le driver aux couleurs du jeu du moment, et qu'avec des plugins on puisse gérer les LED de manière spécifique.

Reste que la souris est vraiment typée Starcraft II, et dans une moindre mesure RTS, et que pour jouer aux FPS, elle n'est sans doute pas plus le adaptée, notamment vu son nombre de boutons réduit et son logo Starcraft II trop visible.

Conclusion

Déception est le premier mot qui vient à l'esprit quand on évoque la Spectre. Parti d'une bonne intention, Razer aura bien du mal à trouver sa cible, surtout à ce prix haut de gamme, avec une souris dont l'ergonomie est à revoir et dont le bundle est inexistant, et ce malgré un driver très réussi qui a certainement trop monopolisé l'attention du constructeur. Amateurs de FPS, passez votre chemin.


par Xpierrot Commenter
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