En apparence, le Ornata reste sage, sobre. En voyant les touches légèrement renfoncées, on a envie d'appuyer dessus. D'ailleurs, comme pour tout périphérique, le meilleur moyen de le tester est de s'en servir régulièrement. Alors, quel est le bilan après quelques semaines de saisie frénétique ou de gros raids sur World of Warcraft (avec repose-poignet bien sûr) ?

À chaque pression du plaisir

Un clavier a beau offrir moult fonctions secondaires, comme des lumières ou un écran d'informations, ce qu'on attend de lui et qu'on attendra toujours est une frappe correcte. Le Ornata s'en sort haut la main sur ce point, il est très plaisant à la saisie. Vos doigts glissent tout seule d'une touche à une autre et la pression à y exercer reste faible étant donné leur hauteur moyenne. Les changements à la saisie comparés à un clavier mécanique ne sont pas énormes, mais l'on sent une douceur supplémentaire apportée par la membrane. Mais bien « supplémentaire », car les touches robustes de la partie méca sont bien là !

Qui dit mécanique dit bruit ?

Évidemment, gros point noir des claviers mécaniques depuis toujours : la nuisance sonore. Certains switchs en font plus que d'autres  – notamment les switchs green de Razer –  mais au final, il en ressort toujours que les claviers mécaniques sont plus bruyants que leurs homologues à membranes. Et si je vous disais qu'ici, la membrane fait office de « chambre anéchoïque », limitant ainsi le tchac tchac régulier ? Chiffres à l'appui avec une application sonomètre (Sound Meter en version 1.2) le micro de notre portable collé aux touches :


Les résultats sont là, 4 décibels séparent notre très simple clavier à membrane et notre semi-mécanique. C'est un résultat pouvant paraître insignifiant, mais il représente tout de même un rapport de 2,5 si l'on se fie à la définition du décibel ! L'apport du mécanique dans ce clavier à touches « hybrides » se traduit donc par une nuisance sonore accrue, mais qui est inférieure à celle d'un méca pur, dont la valeur ici est tout de même de 78 décibels ! Soit quatre fois plus bruyant, c'est un très grand écart.

Heureusement, dans une utilisation vidéo ludique, le bruit sera vite atténué par un casque de jeu, ou l'environnement dans lequel vous vous trouvez. Il n'en reste pas moins un élément à prendre en compte, surtout pour votre entourage.

L'alphabet en couleurs

Si la sérigraphie d'un clavier ne le permet pas (je pense notamment à des lettres bien blanches), le rétroéclairage reste un outil indispensable pour tous une fois le soleil couché. Chroma possède assez de couleurs pour pallier à ce problème. Mais allant toujours plus loin, il propose aussi des modes d'éclairage et s'adapte aux jeux compatibles. Il en ressort donc une fonction esthétique et fonctionnelle dont vous ne pourrez plus vous passer et dont l'intérêt accroît au fur et à mesure qu'il se développe sur les périphériques.

Par ailleurs, nous espérons que le dernier BlackWidow  – et maintenant –  l'Ornata, aient permis de réinstaurer définitivement une sérigraphie classique sur tous les prochains modèles de clavier à la marque au Serpent. Il est beaucoup plus agréable de lire ce type de sérigraphie, que de grosses lettres carrées comme le BlackWidow 2013 du même fabricant.

Les petits « plus » sympathiques

Ce qui pèse souvent dans la balance et fait plaisir aux utilisateurs est généralement les fonctionnalités « en plus », je pense notamment aux « conduits » disposés par-dessous le clavier qui permettent au câble de prendre plusieurs positions sans traîner et du serre-câble à son bout permettant de regrouper plusieurs câbles en un seul.

Le repose-poignet aimanté est un plus lui aussi. Il suffit de l'approcher du clavier pour que la liaison se fasse, et inversement. Ainsi, vous pourrez jouer en ayant un bon appui ou un gain de place en le retirant, notamment si votre bureau est restreint niveau taille. Attention tout de même à ne pas trop vous acharner sur le Ornata. S'il est déplacé de manière horizontale, le repose-poignet suivra légèrement le mouvement avant de flancher et de rester sur place, la faute aux aimants trop faibles ne permettant pas un maintien optimal.

Synapse, Chroma...

Un logiciel et un mode d'éclairage bien pensé, rien à redire. La configuration est simple et rapide, on profite rapidement des possibilités offertes par le Ornata à travers réglages, profils, macros, assignations...Si vous avez du temps à perdre, passer le sur le logiciel, car vous aurez beaucoup à faire.

Que rajouter ? On déplore un peu l'unique port USB, peu pratique si vous emportez votre clavier de bureaux en bureaux. Il faut dire que le dernier BlackWidow n'en possédait pas non plus. Razer a-t-il décidé de faire l'impasse sur les ports supplémentaires sur ses claviers ? Les touches de raccourcis sont rapides à activer après avoir pris l'habitude de presser fn, bien qu'il est parfois nécessaire d'utiliser ses deux mains  – dommage en pleine partie – .

Au final, le Razer Ornata ne manque vraisemblablement de rien. Sa place sur le bureau est toute trouvée et, son confort en saisie, le lui fera rester. Mais pour ceux hésitant à sauter le pas au vu de son prix – une centaine d'euro –  il est à signaler que Razer a également décliné son Ornata en modèle non Chroma, pour une différence tarifaire de 20 €, ramenant l'achat de ce modèle à 89,90 €. Pour ce prix, votre clavier sera illuminé d'une unique couleur : le vert. Voilà là le seul changement entre ces deux versions.