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Le retour de l'écrivain
Après avoir passé cinq longues années sur le développement d'Alan Wake, pour un résultat assez satisfaisant, Remedy Entertainment a remis le couvert immédiatement en développant une suite à son TPS horrifique. Cependant, il ne s'agit peut-être pas de la suite directe que les fans attendaient. En effet, Alan Wake : American Nightmare n'est disponible qu'en téléchargement, et bien qu'il s'agisse d'un titre appartenant au Xbox Live House Party 2012 (label récompensant les meilleurs jeux de l'année pour XBLA), il est quand même vendu à petit prix et son contenu est plus réduit qu'un jeu vendu en version boite. Signe d'un désamour de son éditeur ou simple revirement de politique, voyons si American Nightmare est le digne successeur de son aîné.

Un scénario moins travaillé

On retrouve Alan, pour une nouvelle aventure
Le jeu se déroule dans une série télévisée fictive intitulée « Night Springs » similaire à une série pour laquelle Alan Wake a écrit dans sa jeunesse. Enfermé dans ce monde, notre écrivain va devoir tout faire pour s'en sortir. Là où ça se complique, c'est qu'Alan Wake devra s'opposer à son double maléfique, Mr Scratch, et va une nouvelle fois affronter la puissance des ombres. Si le scénario donne quelques maigres réponses aux questions soulevées par l'intrigue de l'épisode original et de ses DLC, American Nightmare peut être vécu comme une expérience autonome. On regrette également que le potentiel scénarisitique d'un jeu qui se déroule au sein d'une émission de télévision créé par le héros n'est jamais vraiment exploité. Autant vous prévenir tout de suite, l’ambiance lugubre des forêts du nord-est américain présente dans le premier opus est abandonnée ici au profit des plaines désertiques de l’Arizona. La chasse de Mr Scratch se déroule dans un univers de série B avec bien évidemment de nombreuses références cinématographique ou littéraires. La narration est plutôt maitrisée, et l'on retrouve comme dans le premier opus des pages de roman à trouver (même si leur contenu est bien souvent insipide, dommage), des émissions de radio et de télévision à écouter et regarder pour faire progresser les personnages.

Un jour sans fin

L'action prend le pas sur l'aventure
S'il y a bien une référence cinématographique que l'on aurait pu se passer dans le jeu, c'est bien Un jour sans fin, avec Bill Murray condamné à revivre indéfiniment la même journée (ou plutôt Lola dans Run Lola Run). Car American Nightmare ne propose que trois niveaux que vous serez amenés a revivre plusieurs fois par une grossière justification scénaristique. Si, en soit, le fait de revenir dans les niveaux n'est pas dérangeant, surtout qu'ils sont très grands et ouverts, le fait de devoir effectuer à chaque fois les mêmes actions (à quelques détails près) est vraiment rédhibitoire. Surtout, le jeu est relativement court (5-6 heures pour en voir le bout en fonction de votre niveau de difficulté) et vous aurez donc tout le temps l'impression de revivre votre première heure de jeu. Si encore les développeurs avaient prévu des petites surprises comme des niveaux qui changent de perspective (pourquoi pas une version ravagée d'un niveau ? pourquoi pas une version jour/nuit ?), mais ce n'est pas le cas et c'est vraiment dommageable.

Un rythme largement revu à la hausse

Les ennemis sont plus nombreux et plus variés
Dans notre test d'Alan Wake, nous regrettions qu’Alan n'ait pas à sa disposition des armes puissantes et variées, dans un pays où les M16 se vendent à la boulangerie du coin. Les développeurs semblent nous avoir entendus, car la force de cet opus est bien évidemment les combats contre les possédés et le fun qu'ils procurent. Pour vaincre les possédés et autres forces de l'ombre, Alan Wake doit toujours les exposer à une source de lumière (lampe, torche, fusée éclairante) afin de briser leur aura, et pouvoir enfin les cribler de balles. Cette lumière servira également de point de sauvegarde et chaque lampadaire sera l'occasion pour vous de souffler un peu. Et American Nightmare propose toute une gamme de pétoires qui ont un bon feeling, du fusil d'assaut à l’arbalète en passant par la cloueuse. Chacune a ses propres effets contre les possédés, et c'est vraiment là un bon point du jeu. Par contre, le fait de multiplier les points de lumière et de nous gaver de munitions fait perdre très largement le côté stressant du premier opus. Si ce dernier était plus orienté « narration » qu'« action », ici, c'est clairement l'inverse. Ce que le jeu a gagné en violence et en frénésie, il l'a malheureusement perdu en difficulté.

Des graphismes revus à la hausse

Le moteur a été amélioré
Techniquement, si le moteur est le même, on sent tout de même que les développeurs y ont apporté des améliorations qui sont particulièrement appréciables. On retrouve le travail sur la lumière, avec non seulement de très beaux effets (notamment les feux de détresse) mais aussi les éclairages dynamiques qui viennent ajouter de la vie et du réalisme à l'univers. Mais le moteur est aussi capable d'afficher sans broncher de vastes environnements tout à fait réalistes, variés et convaincants (il n'est pas rare de s'arrêter pour admirer le paysage et profiter de la profondeur de champs). La végétation est également très bien rendue et se paye même le luxe de bouger au passage du joueur ou sous l'effet du vent. Les filtres du jeu original ont été retirés, et, de fait, le jeu fait bien plus propre, plus net.

Il nous reste enfin à rajouter quelques mots sur l'apparition d'un mode « Arcade » qui propose des affrontements contre des vagues de possédés dans des environnements inédits, bien réalisés et plutôt vastes. Il s'agit ici que d'action, et c'est plutôt bien foutu d'ailleurs. Comptez environ 20 minutes par niveau, sachant que le jeu en propose 5 (que l'on pourra refaire dans un niveau de difficulté plus élevé, décidément...).


La rédaction n'étant pas équipée du matériel nécessaire pour la capture d'images sur Xbox 360, les screenshots qui parsèment ce test sont fournis par l'éditeur.

Conclusion

Alan Wake : American Nightmare prend le contre-pied de son prédécesseur. En effet, là où ce dernier proposait un scénario profond mais des scènes d'action un peu ratées, American Nightmare arbore une dimension « action » très réussie, malheureusement au détriment du scénario assez faiblard. Cette impression est encore renforcée par des développeurs qui usent du recyclage jusqu'à l'overdose. Malgré tout, le charme opère toujours, et si vous avez apprécié les mécaniques de gameplay d'Alan Wake, sans aucune doute apprécierez-vous celles-ci. On espère tout de même que Remedy saura faire une vraie suite au premier Alan Wake, histoire d'aller au bout de l'univers qu'ils ont créé.


par utr_dragon Commenter
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