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Annoncé en 2006 par 4A Games, une petite boite ukrainienne dont les membres fondateurs sont d'anciens de GSC Game World, Metro 2033 avait tout du FPS vaporware de l'Est. Mais pendant quatre ans, les développeurs vont travailler d'arrache-pied sur leur bébé et en 2009, le jeu a refait surface avec THQ comme éditeur, et une sérieuse ambition. Issu du livre éponyme de Dmitri Gloukhovski, le scénario vous plonge dans un futur redouté où le monde moderne, tel que nous le connaissons s'est effondré après un cataclysme nucléaire. Les derniers survivants évoluent entre mutants, désolation et vie en sous-sol.

Une histoire portée par la richesse d'un univers

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Toutes les stations de métro ont développé leur propre microcosme
Le scénario du jeu prend place en 2033, 20 ans après une catastrophe nucléaire, alors que quelques rares survivants ont trouvé refuge au plus profond du métro moscovite.

Après la catastrophe, les humains ayant élu domicile dans le métro y ont développé peu à peu des micro-sociétés dans chaque station qu'ils occupaient. Chaque station dispose de son propre gouvernement, voire même de sa propre idéologie. C'est ainsi que l'on retrouvera des stations communistes, néo-nazies (ces dernières se livrant d'ailleurs une guerre sans merci), neutres et certaines même contrôlées par des bandits.

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Moscou, en 2033
Les conditions matérielles précaires et le manque perpétuel d'armes, de munitions et de vivre, vous rappellent constamment que la survie des humains ne tient qu'à un fil. Notre héros, pourtant insouciant, se rappelle de l'ancien monde grâce à sa collection de cartes postales verdoyantes et dépaysantes. Comme un symbole, le jour où il découvre la statue de la liberté est aussi celui où il prend les armes pour la première fois face à une menace des mutants se fait de plus en plus grande aux abords de la station de métro dans laquelle il habite. Artyom n'a d'autre choix que de partir à l'aventure pour le salut de ce qu'il reste de l'Humanité. Si, en soi, le scénario ne va pas chercher très loin, la crédibilité de l'univers créé par Dmitri Gloukhovski apporte au jeu un plus indéniable. Les développeurs ont su retranscrire l'ambiance des bouquins dans le jeu et c'est sans doute là l'un de ses atouts principaux.

L'immersion est au rendez-vous

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La consultation des objectifs se fait au briquet
De la chambre exigüe d'Artyom qui sert de point de départ du jeu, à Moscou post-apocalyptique jusqu'aux multiples stations, il y a du pays à parcourir dans Metro 2033.

Pour renforcer l'immersion, le HUD est minimaliste et les développeurs on sans-cesse cherché des moyens pour que les actions basiques comme la consultation des objectifs viennent renforcer l'identité du titre en rendant les actions crédibles et concrètes. Pour consulter vos objectifs, il vous faudra sortir votre porte-documents et vous éclairer avec votre briquet — fabriqué dans une douille, la grande classe. Dans le même ordre d'idées, votre lampe torche éclairera plus intensément si vous actionnez manuellement de temps à autre une petite dynamo.

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Votre masque à gaz peut souffrir pendant les combats
Enfin, le masque à gaz, absolument indispensable en surface et dans certaines zones souterraines irradiées, a un impact très concret sur le gameplay. Ce dernier fonctionne avec des filtres qu'il faut remplacer régulièrement (a ce titre, surveiller votre montre vous permettra de ne pas trainer quand les réserves d'oxygène viennent à manquer). Plus vous portez votre masque, plus vous voyez de la buée (et le givre en extérieur) s'installer sur votre écran et entendrez votre respiration devenir de plus en plus pénible, au point de provoquer un réel sentiment de suffocation chez le joueur. Pire, si vous oubliez de retirer votre masque lors des combats, il pourra se fissurer obstruant ainsi votre champs de vision.

Pour renforcer encore cette immersion, les développeurs ont fait un gros travail sur les sons d'ambiance (notamment les bruits étranges dans les couloirs du métro) et les musiques. Le jeu propose, dans la même optique, des voix originales en Russe, avec des sous-titres français. Le seul gros regret que nous avons au niveau de l'immersion, est le fait qu'Artyom soit totalement muet. On a donc un peu de mal à s'identifier à ce héros qui ne parle pas — à l'instar d'un Gordon Feeman — alors que les PNJ s'adressent souvent à lui directement.

La linéarité d'un couloir de métro

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Notre bon vieux Artyom a parfois des sérieux bad trip
Si on a souvent voulu comparer Metro 2033 à S.T.A.L.K.E.R., sachez que leur ressemblance tient surtout au fait qu'ils ont été développés tout deux en Europe de l'Est et qu'ils développent tout deux des scénarios post-apocalyptique. Exit donc l'environnement ouvert et la totale liberté d'action des Stalker pour un jeu très linéaire et très dirigiste. S'il faut trouver une parenté au jeu, il faudrait plutôt la chercher du côté de Cryostasis voire de F.E.A.R.. Si chaque étape de votre avancée vous fera visiter une station de métro dans laquelle vous pourrez errer librement, vous vous rendrez vite compte qu'il n'y a pas grand chose à y faire à part du commerce et quelques interactions avec certains PNJ. L'univers est très contemplatif et ne mise pas du tout sur les interactions avec le joueur.
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Vous avez dit « linéaire » ?
Le jeu est très scripté et très linéaire. Vous évoluerez la plupart du temps dans des couloirs de métro, de petites zones confinées. Les rares passages en extérieurs seront bordés de murs invisibles vous obligeant à rester dans les couloirs tracés pour vous par les développeurs. Une progression parfois un peu frustrante quand on voit au loin la ville s'étaler sous nos yeux.
Le jeu propose néanmoins de vous laisser apprécier la manière dont vous aborderez les situations, à la sauvage ou alors en infiltration. Les éclairages étant dynamiques, vous pourrez éteindre les lampes à pétrole et tirer sur les ampoules afin de vous faufiler dans l'obscurité. Il faudra alors faire attention à ne pas marcher sur des bris de verre ou de ne pas déclencher les pièges mis en place pour rester totalement discret. Un seul regret de ce côté là : déclenchez un piège et c'est toute la station qui est alertée (les pièges étant des boites de conserves accrochées au bout d'une ficelle, impossible donc à entendre de loin). Malgré ce petit défaut, les phases d'infiltration se révèlent plutôt stressantes et intéressantes, les développeurs ayant pris soin de placer des parcours alternatifs (en hauteur ou au contraire en sous-sol) vous permettant de contourner. Certains niveaux sont prévus pour être joués sans tirer une seule balle (cette action étant d'ailleurs récompensée par des succès) ou alors pour se la jouer Rambo (là aussi récompensé par des succès) et éliminer l'ensemble des habitants de la station de métro. Quand on sait que la monnaie locale sont les balles, le fait de tirer avec de l'argent devrait en tout cas vous faire réfléchir sur la manière d'aborder les situations.

Des graphismes à la hauteur d'un titre de 2010

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Les effets de particules, lumière et fumée sont particulièrement réussis
Sans conteste, la partie graphique du titre, assurée par le moteur maison le 4A-Engine est pour beaucoup dans la réussite du jeu. Force est de constater que 4A Games a soigné son moteur graphique, et que ça se voit. Si votre carte graphique est compatible, vous pourrez apprécier des effets de particules, de lumière et de fumée très bien gérés. Les éclairages du jeu sont totalement dynamiques et très crédibles. Que ce soit au niveau des éclairages naturels (les rayons du soleil à travers les nuages) qu'artificiels (que vous pouvez détruire pour vous retrouver dans le noir qu'avec votre lampe torche), l'ensemble est très bien rendu. De la même manière, les modèles de personages sont extrêmement détaillés et très réalistes.

Voilà un jeu qui exploitera votre machine de guerre, mais que les pauvres se rassurent, puisqu'il sera aussi compatible DX 9 (les développeurs conseillent quand même au minimum un Dual Core type Core 2 Duo, une carte graphique compatible Shader Model 3 et DirectX 9 (GeForce 8800, GeForce GT220) et 1 Go de RAM). Sur ma machine, le jeu était fluide avec 55-60 images par secondes en avancé, il tombait à 45-50 images par secondes en très avancé avec quelques chutes de framerate. Le jeu n'est pas mal optimisé, il demande simplement un bonne machine, et il l'exploitera correctement. Si vous possédez une carte ATI, oubliez tout de suite les effets physique sous peine de réduire drastiquement votre framerate (au moins de moitié).

Conclusion

Metro 2033 est un excellent jeu, bénéficiant d'une profondeur trop rare dans les FPS. L'univers développé est tout à fait crédible et passionnant. Graphiquement, le jeu de 4A Games est irréprochable et le moteur, bien que gourmand, est spectaculaire. A part sa linéarité et son dirigisme, qui sont difficilement dissociables d'un jeu solo fortement scénarisé, on ne peut quasiment rien reprocher aux développeurs, surtout qu'il s'agit là de leur premier titre. Un jeu à retrouver sans aucun doute dans toute bonne ludothèque qui se respecte.

Requiert une configuration hardware récente Produit recommandé par ZeDen


par utr_dragon 7 commentaires, dernier par BracADM
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Commentaires

Zhao

L'Oréal
Nb msg : 469
(#1) 28 mars 2010 à 16h28
J'hésitais à l'acheter mais le test ma convaincu, je crois que je vais me laisser tenter

Je suis fan des stalkers alors j'aime bien ce genre d'atmosphère juste dommage pour la linéarité, enfin je verrais bien
La paix par la force. La liberté par les armes. L’obéissance par la peur.
utr_dragon

Rédacteur en Chef/Dieu
Nb msg : 2503
(#2) 28 mars 2010 à 16h38
Le jeu est linéaire mais les environnements traversés ne sont pas monotones. En gros, on est toujours guidé, mais on a pas l'impression de faire toujours les mêmes couloirs.
No comment !
Fr002

Rédacteur en vacance
Nb msg : 514
(#3) 28 mars 2010 à 22h45
Très bon test Des points qui vont directement à l'essentiel de ce qui fait Metro 2033. Une bonne immersion, de beau graphismes et un jeu linéaire mais qui offre des choix d'approches, moi je dis pas non.

Et puis avec les ptite icones "à la gamespot" en fin de test !

Sinon 5 balles, c'est le maximum pour un jeu sur Zeden ?
Genre 10/10 ?
Fr002 = lol_
Grounch

Gros Membre
Nb msg : 1068
(#4) 29 mars 2010 à 00h15
Exellent jeu, je l'ai fini il y'a quelques jours, en trop peu de temps je trouve. Mais quesque c'était bon
Niveau immersion et graphismes rien a redire (jamais vu une fumée/poussiere en suspens. aussi bien faite).
[Édité par Grounch le 29/03/2010 à 00h18.]
BUG

System Failed
Nb msg : 206
(#5) 29 mars 2010 à 08h53
Merci pour ce test, j'hesitais a me le procurer.
Ceux qui savent ne parlent pas. Ceux qui parlent ne savent pas. Le sage enseigne par ses actes, non par ses paroles.
utr_dragon

Rédacteur en Chef/Dieu
Nb msg : 2503
(#6) 29 mars 2010 à 15h11
Oui en effet, je ne l'ai pas précisé dans le test (honte à moi) mais il m'a fallu 9h pour finir le jeu.
No comment !
BracADM

Nouveau
Nb msg : 3
(#7) 07 décembre 2010 à 22h59
Excellent test a bravo a toi Timothée
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