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poubelle_027.jpgAvec Hell's Highway, Brothers in Arms fait sa troisième apparition dans le monde du FPS. Toujours aussi World War 2, le titre de Gearbox Software relate un nouveau chapitre des faits d’armes de la 101e aéroportée. Aujourd’hui, les enfants, la 101e visite le pays merveilleux des champignons magiques et de l’herbe qui fait rigoler.

C’est donc en 1944 aux Pays-Bas, aux alentours de Eindhoven, et pendant l’opération Market Garden que l’on renoue le contact avec cette équipe de joyeux gredins qu’est la 101e division d’infanterie aéroportée. Envoyée sur place par les sauveurs du monde libre et placée sous commandement britannique pour toute la durée de l’opération, elle est dirigée par le sergent Baker, c’est à dire vous. Comme les maisons closes sont en ruine et que les coffee shops n’existeront que dans 40 ans, il ne vous reste qu’une chose à faire en attendant la quille : occire du nazi. En tant que chef d’unité, votre rôle sera de repousser les lignes allemandes avec l’aide de vos troufions de subalternes, lesquels obéiront au doigt et à l’oeil à vos ordres les plus pervers : tirs de suppression, d’appui, de roquettes, jets de grenades ou assauts.

La tacatacatactactique

Car comme ses prédécesseurs, Brothers in Arms : Hell's Highway n’est pas qu’un FPS. Les nazis ayant une fâcheuse tendance à camper derrière n’importe quelle couverture en vous arrosant de plomb à l’aveuglette, il s’agira d’utiliser l’armement de vos unités à bon escient pour les en déloger. L’unité de mitrailleurs se chargera des tirs de suppressions, permettant à l’unité d’assaut ou à vous-même de gambader avec insouciance jusqu’à la planque de l’ennemi avant d’y jeter une grenade ou deux en sifflotant la Paimpolaise. L’unité au bazooka permettra en toute finesse d’exploser certaines couvertures et certains mitrailleurs. Au bout d’une dizaine d’heures de jeu, je n’ai toujours pas compris à quoi pouvait bien servir l’unité de tireurs d’appui, qui a l’air de se comporter exactement comme les mitrailleurs.

L’art de la guerre

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Le jeu passe en 3e personne pour un oui ou pour un non
Suivant les missions, vous aurez 1 ou 2 groupes sous vos ordres. Tout ce petit monde s’abritera où bon vous semblera. Il vous suffira de leur indiquer un emplacement en déplaçant le curseur d’ordre, curseur qui apparaît d’une simple pression sur la gâchette gauche. Placez ce même curseur sur l’ennemi, et l’unité sélectionnée tirera dessus ad vitam aeternam, faisant fi des lois mathématiques sur la limitation des stocks de munitions. Un système de couverture très proche de celui de Gears of War vous placera en vue à la troisième personne. Cela vous permettra de donner vos ordres à couvert ou d’headshoter un ou deux nazis entre deux salves ennemies.
Chaque niveau vous demandera d’aller d’un point A à un point B en éradiquant les nazis/mitrailleuses lourdes/canons de 88/tanks qui campent entre les deux. Vous utiliserez votre carte afin de repérer le terrain, les objectifs et les emplacements de l’ennemi, puis vous agirez en fonction. Tout est fait pour pousser le joueur à aborder chaque situation de manière réfléchie, principalement parce que la manière bourrine vous expédiera presque systématiquement entre quatre planches.

Linéaire de déjà-vu

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Le jeu se résume à tirer sur des nazis qui sont planqués
Le joueur de Hell's Highway traversera plusieurs étapes de prise de conscience au fur et à mesure de sa progression. Il trouvera d’abord ce gameplay bâtard entre tactique est FPS franchement très agréable pendant les premières heures de jeu. Puis, il commencera à se rendre compte qu’il n’a pas encore vu un seul Allemand tenter une sortie, lancer une grenade ou faire péter une bouteille de schnaps pour passer le temps. En comprenant qu’il a affaire à des légumes seulement capables de viser comme des dieux, le joueur commencera à délaisser totalement le côté tactique et se contentera de lancer un tir de couverture avant de shooter toutes les têtes casquées qui dépassent, histoire d’avoir un tantinet l’impression de jouer à un FPS.
Puis, le joueur se rendra compte du fait que, même si ça marche, tirer sur des têtes statiques, question challenge, c’est assez limité. Surtout quand votre vie remonte automatiquement lorsque vous êtes à couvert (et j’en profite pour cracher solennellement ma haine sur ce système de regain de vie automatique qui est en train de tuer le FPS). C’est à ce moment précis que toute l’alchimie de BIA 3 pètera à la gueule du joueur, qui se rendra compte dans la douleur qu’il est en fait sévèrement en train de s’emmerder.

Conclusion

Gearbox n’a pas l’air d’avoir envie de faire évoluer sa licence. Brothers in Arms : Hell's Highway possède les mêmes quelques qualités et les mêmes nombreux défauts que ses prédécesseurs. A vouloir jongler entre FPS et tactique sans tenir compte de la critique, BIA 3 fait l’impasse sur ce qui fait un bon FPS et offre au final des possibilités stratégiques bien limitées, à l’instar des deux premiers opus. Et ce n’est pas sa technique bancale, son scénario pompant sans vergogne sur les films de guerre ou son mode multi baclé qui l’aideront à camoufler ses tares. Les amateurs de la franchise y trouveront probablement leur compte, mais sûrement pour la dernière fois.


par Le Glode Commenter
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