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Après avoir fini 17 fois la démo qui, je l'avoue, m'avait profondément ému, j'attendais fébrilement l'arrivée de ma copie de Prey pour voir ce que cette Arlésienne du jeu vidéo avait finalement dans le sac. Il fut long, le temps d'attente, très long. Mais la patience est une vertu et je fus enfin récompensé.

Et là, la vérité m'est apparue...

De quoi ça parle ?

Alors Prey, c'est l'histoire d'un mec, un indien, qui en a marre de vivre dans la réserve où il est né, il veut voir le monde, quoi. Sauf que sa nenette, elle, est très attachée à sa terre natale et refuse de le suivre. En plus de ça, Tommy (c'est l'indien) se fait bourrer le mou par son grand père très à cheval niveau tradition. Un soir, alors que notre indien (le premier, pas le vieux ni la meuf) squatte le bar de sa copine, E.T enlève tout le monde, bar compris.

C'est vrai, je raconte mal. C'est bien dommage d'ailleurs, car l'histoire, avant toute considération technique est incontestablement un point fort du jeu. Originale, bien racontée (pas comme dans Halfoutagedegueule-Life 2), glauque et triste, elle sert agréablement le déroulement du jeu. On finit par s'attacher aux personnages (ce qui est une grosse erreur, sans vouloir tout raconter) et on s'implique dans l'aventure. Y'avait longtemps.

Fichtre, c'est beau

Prey utilise le moteur de Doom³, qui sait, comme d'habitude, s'imposer dès qu'il s'agit d'afficher des décors mécanico-organiques glauques. Ah oui, parce que je ne vous ai pas dit, mais nos trois indiens se font enlever dans un "vaisseau" vivant. Déjà vu, le thème ? Oui. Mais Prey va encore plus loin dans le trip dégueulasse malsain. Ainsi, certaines parois sont munies de sphincters ou de vagins d'où sortent des monstres et d'autres trucs tout à fait ragoûtants.

Si les environnements sont glauques, les monstres ne sont pas en reste, loin de là. Ça va du machin à deux pattes qui ne pense qu'à se goinfrer au fat guy à qui on a greffé tout un tas de membres provenant d'autres bestioles. Bref : les designers s'en sont donnés à coeur joie, et ce côté malsain sert agréablement le jeu. La musique, composée par Jérémy Soule, est également une belle réussite. Mais bon, s'il n'y avait que ça pour faire l'originalité de Prey, on aurait vite fait le tour, mais Prey, c'est aussi un gameplay fort savoureux.



Un coup en l'air, un coup en bas

Prey n'est pas qu'un shooter. A vrai dire, on ne va pas shooter beaucoup, pendant la campagne solo. La plupart du temps, on va résoudre de mini-énigmes pour avancer. A grands coups de champs magnétiques, de gravité inversée, de portails vers l'inconnu, les game designers mettent l'intelligence toute relative du joueur à l'épreuve. Bonne idée mal appliquée, malheureusement, car la résolution est souvent la même : sortir de son corps (compétence héritée des ancêtres de Tommy ), et aller appuyer sur un bouton jusqu'alors inaccessible. Cependant, quelques niveaux arrivent quand même à utiliser à merveille les différentes features du jeu, comme certains passages en extérieur ou un couloir muni de portails qui n'en finit pas.

La petite partie du jeu orientée shoot, n'est qu'une demi-réussite. En effet, les ennemis sont quand même vachement cons, et les armes, même si elles sont pas trop mal réalisées, manquent un peu de patate. Bref : pas trop de challenge, et pas trop d'émotions dans les séquences de tir. Ce manque de challenge aurait pu être adouci si le personnage n'était pas immortel...

Montre moua ton côté sooombreuuu

C'est à mon avis LE gros défaut de ce jeu : quand on meurt, on est transporté sur la terre de nos anciens pour shooter des esprits, y regagner de l'énergie et de la vie, puis on redescend ragaillardi, reprendre le combat. Dit d'une autre façon : on est immortel. C'est limite à se demander pourquoi il y a une barre de vie. Le problème de ce système est qu'au final, la mort, on s'en cogne, donc on n'a pas peur des monstres, et on avance rapidement.

Conséquence directe : la durée de vie, en normal, n'excède pas les 8 heures. Oui ça fait court. Un peu trop pour les 50€ durement gagnés à travailler dans les mines pour payer le jeu. Le jeu est ultra linéaire et la rejouabilité n'est pas exceptionnelle, même en mode roxor. Le multijoueur aurait pu rattraper le coup s'il avait été un peu plus nerveux, car il utilise portails et gravité et est bourré de bonnes idées.

Conclusion

Prey est un bon jeu. L'univers, les portails, les jeux avec la gravité, l'histoire assez prenante, tous ces ingrédients auraient pu faire de Prey un très grand jeu, si les développeurs n'avaient pas eu la mauvaise idée de priver le joueur de mourir (droit élémentaire), et donc de lui faire ressentir un quelconque challenge pendant sa courte aventure en solo.


par Ouamdu 8 commentaires, dernier par Zork
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Commentaires

Zork

Webmaster
Nb msg : 1847
(#1) 12 août 2006 à 09h12
Un test très juste que tu nous sers Ouamdu. Je suis malheureusement d’accord avec tes conclusions.

Le design de Prey est réussi, l’histoire prenante, mais il manque un petit quelque chose au gameplay, et de la difficulté aussi ! Avant d’approcher la fin, je serais très étonné que même un joueur débarqué de je ne sais quel jeu comme Sims soit capable de mourir plus de trois ou quatre fois.

Les concepteurs ont eu de très bonnes idées qui, appliquées au multi, sont très intéressantes. Malheureusement, je crains que cela n’en prenne plus que ça pour créer une communauté de joueurs autour de ce titre.
Webmaster et fanboy id Software.
SeriousSamFr

Ex-Rédacteur
Nb msg : 257
(#2) 14 août 2006 à 00h14
Très bon test en effet. C'est vrai qu'une fois terminé, on a pas trop envie de tester le mode cherokee, pour voir ce que ça fait de mourir.
Zork

Webmaster
Nb msg : 1847
(#3) 14 août 2006 à 05h44
Non, effectivement. Ce ne sera pas la première fois d'ailleurs.
Webmaster et fanboy id Software.
Raychu

Membre
Nb msg : 353
(#4) 15 août 2006 à 23h44
je vous le dis carrément, en multi, ca vole pas haut... faute à une vitesse trop lente, les armes qui doivent etre rechargées ( contrairement à Q4 ou il faut recharger que dans le solo, mais pas en multi). des cartes trop vastes, et malheureusement sans "salles" centrales à proprement parler...

sinon le solo, mouais, ya pas beaucoup de challenge... mais bon pour ca, tout le monde sait à quels jeux faut jouer ( FEAR, Far Cry)

Let the bass boom !!!
Lovely day for a Guinness!!!
monkichi

Membre
Nb msg : 81
(#5) 16 août 2006 à 23h02
Moi j'ai kiffé les trous qui pètent

Et vlan, deux bastos; fini le pet

[Édité par monkichi le 16/08/2006 à 23h04.]
Zork

Webmaster
Nb msg : 1847
(#6) 17 août 2006 à 04h31
J'espère que ce n'est pas ce qui t'as le plus marqué.
Webmaster et fanboy id Software.
monkichi

Membre
Nb msg : 81
(#7) 17 août 2006 à 14h54
Mais nan, ce qui m'a le plus plu, c'est le dédoublement; une bonne trouvaïlle mais qui a encore besoin de quelqueq améliorations comme le pouvoir psychique et de s'envoler
Zork

Webmaster
Nb msg : 1847
(#8) 17 août 2006 à 23h15
On verras bien ce qu'ils vont nous pondre avec Prey 2.
Webmaster et fanboy id Software.
[!] Commentaires fermés pour cette nouvelle.

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